French excellence en bleu et blanc

 

French connection en Israël? Ou plus exactement French excellence en bleu et blanc. Les faits sont là. On trouve de plus en plus d’Israéliens d’origine française dans les rouages de la société israélienne. De la médecine à la pâtisserie, en passant par la communication et la high tech. Voici une liste – non exhaustive – de ces français et de leurs enfants… qui font aussi Israël. Et une réflexion. Les Israéliens d’origine française, sont moins présents, dans la politique et dans l’armée. Là il y a des réseaux que les nouveaux immigrants francophones n’ont pas encore réussi à pénétrer.

Et je commence par les amis anonymes, fonction oblige.

  • Un de nos amis, immigré de France dans les années 80, qui habite le même village que nous au coeur d’Israël est à l’origine du succès des drones d’Israël
  • Un autre ami  est un des ingénieurs à la tête d’un des départements les plus secrets des Industries Aéronautiques Israéliennes
  • Un des principaux ingénieurs de l’équipe qui travaille sur le programme du Dôme de fer habite Ashkelon et a immigré en Israël avec sa famille il y a quelques années à peine.
  • Nimrod Bar-Zvi, le fils de Michaël Bar-Zvi, lui-même professeur de philosophie, immigré en Israël dans les années 70, fait parti de la direction de Teva, fleuron de la pharmacologie israélienne
  • Le professeur Bernard Belhassen dirige le prestigieux département de cardiologie de l’hôpital Ichilov, le Tel-Aviv Sourasky Medical Center
  • Le professeur Henri Atlan, né en Algérie, écrivain, philosophe, médecin, a dirigé pendant plusieurs années le département de biophysique et de médecine nucléaire de l’hôpital Hadassah de Jérusalem.
  • Le Professeur Michel Revel né à Strasbourg, scientifique de renommée mondiale de l’Institut Weizman, a été le lauréat du prix Israël de médecine pour l’année 1999 
  • Son fils, le professeur Ariel Revel, dirige l’unité de fertilité et d ‘obstétrique de l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem
  • Et d’ailleurs, le centre hospitalier d’Hadassah Ein Kerem est un fief de gros calibres de la médecine israélienne d’origine française. Une trentaine des professeurs et médecins les plus importants de l’hôpital sont français. Quelques exemples, le Professeur Marc Wigoda qui dirige le département de Radiothérapie, le Professeur Roland Chisin en Médecine Nucléaire, le Dr. Carole  Pithortz, spécialiste de la chirurgie de la main. L’ancien directeur général d’Hadassah, le Professeur Jacques Michel  lui aussi est d’origine française.
  • Michaël Golan, né à Paris en 1978 a fondé et dirige Golan Communications, le nouvel opérateur mobile israélien qui a réussi à faire “casser” les prix de la communication mobile
  • Patrick Drahi, principal actionnaire de Numericable en France, contrôle Hot, l’opérateur de télécommunications et du câble et vient de fonder I24 news, une nouvelle chaîne de télévision israélienne en trois langues qui veut  changer l’image d’Israël dans le monde.
  • La chaîne des hôtels Dan compte trois chefs d’origine française
  • Dans la gastronomie israélienne, la pâtisserie française a détrônné les strudels de Pologne
  • Les fromagers venus de France – grâce à des initiatives d’immigrants originaires de France, qui ouvrent des fromageries, les Israéliens découvrent ce qu’est le fromage.
  • La winery Carmel, qui regoupe les grands vignobles de Rishon LeZion et de Zichron Ya’acov emploie des experts d’origine française.
  • Le professeur Jean-Bernard-Yéhouda Moraly, a dirigé le département du théâtre de l’Université de Jérusalem et a joué un rôle central dans le renouveau du théâtre juif.
  • Le Rav Aviner, né à Lyon est un des rabbins les plus populaires auprès des jeunes israéliens religieux et non religieux. Il publie dans les grands médias et répond à des centaines de questions pas SMS chaque semaine, sans oublier son rôle célèbre dans le Mossad.
  • Dan Catarivas est un des hommes-clés du Patronat israélien
  • Nicolas Rozenbaum est le rédacteur en chef du très puissant journal du matin de Reshet Beth, la radio nationale israélienne
  • Claude Klein a été l’ancien doyen de la faculté de Droit à l’Université Hébraïque de  Jérusalem
  • Rivka Kahat, la fille de Myriam et Prosper Abitbol, originaire de Grenoble, directrice marketing de P&G en Israël a été classée par le quotidien The Marker, comme un des vingt jeunes leaders de l’économie israélienne de demain.

 

Charansky il y 25 ans

Il y a 25 ans, Anatoly Nathan Charansky arrivait à l’aéroport Ben Gourion. Après 9 ans dans les prisons du goulag soviétique, 400 jours de cachot, de froid, de faim, après dix ans de manifestations à travers le monde, celui qui était devenu le symbole de la lutte obstinée de l’homme juif pour la liberté, arrivait en Israël. C’était le 11 février 1986 et Israël était alors en liesse.

Empêtré dans le quotidien et les scandales souvent peu glorieux de l’Etat d’Israël de 2011, j’ai pensé qu’il fallait parfois se rappeler ces dates historiques pour ne pas oublier notre raison d’être sur cette terre.  

Quelques semaines après son arrivée en Israël, nous avions invité Charansky pour une émission spéciale. ( Sur la photo, à la sortie du studio de la radio à Jérusalem avec Tal et mes parents, qui étaient venus spécialement pour serrer la main à Charansky).                                    

Tal avait trois ans, et Nathan Charansky en la regardant, m’avait dit, “ Moi aussi j’aurai bientôt un bébé. Israël, c’est d’abord le droit à la normalité.”

 

Crédit Photos   Naty Hernik – Governement Press Office

  • Charansky accueilli par Shimon Pérés Premier ministre du gouvernement d’union national et Itshak Shamir, ministre des affaires étrangères
  • Charansky et sa femme Avital
  • Charansky et Ariel Sharon, ministre dans le gouvernement Pérés-Shamir 

Les derniers des Falashmuras

 Dans le cadre d’une enquête que je mène depuis quelques semaines sur l’arrivée en Israël des 8000 “derniers” Falashmuras, nous avons rencontré le Rav Yossef Hadane, le chef spirituel de la communauté juive éthiopienne en Israël. ( Nous, Michaël a rencontré pendant des heures et des heures et j’ai mis en page l’entretien)

Voici pour vous, lecteurs de mon Blog, quelques uns de ces propos nouveaux ou/et  importants.

 Sur son arrivée en Israël en 1972

Cela n’a pas été simple  du tout. Il m’a fallu des mois pour créer des liens avec les Israéliens. La plupart me regardait avec suspicion. Un rabbin noir…

Sur le Rabbin Ovadia Yossef

J’ai rencontré pour la première fois, le Rav Ovadia Yossef en 1972. Il était alors le Grand rabbin de Tel Aviv. Un an plus tard, Grand rabbin d’Israël, il décrète que les Beta Israël sont  Juifs. Sans cette décision, il n’y aurait peut-être pas d’Ethiopiens en Israël aujourd’hui. Plus tard, il m’a raconté que sa décision s’est fondée sur le jugement du Radbaz, un sage de l’époque du  Moyen Age qui avait du légiférer sur la validité d’un mariage entre un juif habitant la région tunisienne et une femme des Beta Israël. Le Radbaz avait tranché. Cette femme  éthiopienne, noire était juive.

Sur l’origine des Beta Israël

Il existe plusieurs thèses, toutes  se perdent dans la nuit des temps. Le roi Salomon, la reine de Saba. Je ne pense pas. La thèse la plus sérieuse, qui a toujours été la notre et qui a été adoptée par le rabbinat d’Israël.  Nos ancêtres  seraient les exilés du royaume du Nord d’Israël, de la tribu de Dan, au moment de chute de Samarie en 722 av. JC. Nous serions donc une des tribus juives perdues.

 Sur le roi Guidon et la Shoa éthiopienne

Nous avons eu des royaumes juifs indépendants et notamment  la période glorieuse du Royaume du roi Guidon au 17è siècle. Nous avons ensuite été vaincus. Chez nous, nous parlons de cette période comme une sorte de Shoa. Sur un demi million, seuls  100 000 survécurent. Cette défaite marque en fait la fin de l’autonomie des juifs en Ethiopie et le début d’un asservissement souvent effroyable.

Sur le mot Falashas

Pour la population locale, nous étions des Falashas. Falashas, signifie étrangers Pour les habitants de cette région du monde nous étions des “envahisseurs”, nous avions envahi l’Ethiopie,   Mais dans notre tradition, nous nous dénommons Béta Israël, la maison d’Israël.

Sur les Falashmuras.

Les Falashmuras ont embrassé le christianisme éthiopien, sous la contrainte. A partir du 18e siècle et surtout au 19e siècle. Les Beta Israël les ont alors dénommés,  “Falashas traîtes”, Falashas renégats”, d’où l’expression de Falashas Mura. Ensuite, ils ont été rejetés par ces chrétiens. Ni juifs, ni vraiment chrétiens, mais ils ont jalousement conservé leur identité. Par exemple, ils ne contractaient  pas de mariage exogame et choisissaient leur conjoint dans la  communauté falashmura.

Sur la décision de permettre leur arrivée en Israël

Certains de notre communauté ont eu des doutes sur le bien fondé d’une telle décision. Pour moi, il n’y aucun doute. Il faut les faire venir en Israël, c’est leur seule issue. De tout temps, ils ont exprimé leur désir de revenir au judaïsme. Nous avons là un devoir moral, historique. Même si il est exact qu’aujourd’hui beaucoup sont très éloignés du judaïsme.

8000 aujourd’hui et si demain d’autres milliers veulent immigrer

Il est exact qu’il existe en Ethiopie, de nombreux groupes qui affirment que dans un passé lointain, parfois plusieurs siècles, leurs ancêtres avaient un lien avec le peuple juif. Il existe de nombreux motifs juifs dans cette région du monde. Mais le gouvernement a pris une décision très claire. Il y a quatre critères. Un, du « sang juif » du coté maternel. Deux, une  volonté exprimée de retour au judaïsme. Trois, être inscrits sur la liste d’attente dans le camp de  Gondar. Quatre, des parents en Israël. Tout ceci pour éviter les abus.

Comment un soldat russe permet à Strauss de vendre du chocolat

 

 La vedette de la campagne publicitaire en langue russe de Strauss a été choisie avec soin par l’agence de pub après une longue étude de marché. Strauss-Elite est le leader de l’industrie alimentaire. Pour vendre ces yaourts et chocolats, la firme qui voulait un personnage identitaire a choisi un jeune soldat israélien parachutiste immigré depuis peu de Russie.

Le soldat parachutiste enlace son grand père, ancien combattant de l’armée rouge bardée de médailles qui contraste avec l’uniforme presque dénudé de son petit fils et les deux générations en mangeant des chocolats disent en coeur: ” Aujourd’hui nous vivons là.”

Tsahal est devenu un élément majeur dans l’identité israélienne des nouveaux immigrants russes, passage obligé vers une intégration réussie. Pour vendre à la communauté russe, les grandes marques de chocolat, de yaourt, de chaussures de sports et de téléphone montrent des soldats. Il y a quelques mois, le Likoud, Kadima et Libermann avaient fait de même.

Aujourd’hui 25 % des soldats de l’armée israélienne sont des nouveaux immigrants, la majorité originaire de Russie et des anciennes républiques soviétiques.