La femme orthodoxe

 

Presque un million de femmes religieuses vivent en Israël, 30 % des femmes israéliennes. Un groupe homogène dans sa volonté de vivre un quotidien  conforme à la tradition juive mais  fort différent dans  la manière d’appréhender ce judaïsme.

Tout sépare la femme ultra religieuse de « Toldot Aharon » rasée en fouloir noir confinée chez elle et rejetant l’existence de l’Etat d’Israël, la femme  des communautés ashkénazes de Bnei Brak travaillant et portant la perruque, la femme sépharade militante de Shass participant à des meeting de charité, ou encore la religieuse mère de famille, étudiante  à l’Université et liée au «  mouvement des kippas tricotées «.(Jargon local pour définir le judaïsme nationaliste, à différencier des kippas noires portées par les hommes des groupes orthodoxes.)

Pourtant toutes, certes à des degrés différents vivent  une révolution féminine, discrète presque silencieuse mais qui change déjà le statut de la femme religieuse en Israël.

La dernière étape de ce processus d’émancipation, la révolution éducative, a débuté dès le début du XX siècle et connait depuis 20 ans en Israël des  développements surprenants qui amènent des femmes orthodoxes à exiger un rôle croissant dans le devenir juif.

Une révolution féministe de l’intérieur

La révolution féministe que vit la femme religieuse en Israël n’a rien de commun avec le mouvement féministe européen ou américain. Il s’agit d’une révolution de l’intérieur,  qui ne veut en aucune manière  porter atteinte aux fondements de la société religieuse.

A titre d’exemple, ces femmes qui ont choisi d’étudier des professions réservées auparavant au monde laic, continuent, fièrement à se couvrir la tête.  Si certaines revendiquent le droit à la contraception, ( en général discrétement), le bain rituel n’est pas remis en question. Les rituels de la vie juive traditionnelle, la prière, le shabbat, les fêtes juives, restent sacrés.

En fait, presque toutes les femmes que j’ai interviewé m’ont dit chacune à leur manière, qu’elles tenaient à révolutionner leur quotidien sans remettre en question le cadre de l’orthodoxie juive.

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