Les beignets de Hanoucca

 

En Israël, Hanoucca commence par des parfums.

Au début du mois de décembre, à l’approche de la fête de la Lumière, des effluves d’huile sucrée, de pâte levée, de chocolat fondant et de confiture rouge brûlante envahissent les rues de Jérusalem. Ces parfums vous happent et vous conduisent vers l’une des pâtisseries de la ville. Là, dans d’immenses marmites d’huile bouillante placées à même la rue, baignent des soufganiyot, ces gros beignets ronds de Hanoucca fourrés de confiture, de chocolat ou de sirop d’érable que le marchand saupoudre généreusement de sucre glace avant de vous tendre ces quelques centaines de calories dans un papier blanc.

Depuis quelques années, les beignets se sont fait oeuvres d’art. Véritables sculptures gastronomiques miniatures, beignets spectaculaires, jeux de texture, les beignets se métamorphosent en structure gourmande et ultra design, dans un chavirement de couleurs et d’arabesques, où rivalise le plaisir des yeux et des papilles.

Ce nouvel art culinaire de Hanoucca est même à l’origine de workshop où il faut s’inscrire dès l’été, pour découvrir l’art de créer un beignet art design.

Confiture rouge ou oeuvre d’art, cette gourmandise qui se cuit dans beaucoup, beaucoup, d’huile rappelle le miracle de la petite fiole d’huile qui alluma pendant huit jours les lumières du chandelier du Temple de Jérusalem. Lumière du candélabre, lumière de la résistance des Maccabées.

Pendant une semaine, Hanoucca, les lumières, les toupies, les parfums, les beignets ronds, les beignets colorés disent la fête des sens en Israël.

(Photo PR Roladin)

La houmoussia Eliahaou

IMG_20160417_161438Il y a en Israël des endroits magiques. Où tout Israël se retrouve côte à côte sur les mêmes longues tables en bois, le petit génie qui travaille dans la zone high tech de Yokénam, des officiers de Tsahal en route vers la frontière libanaise, les deux copines du kibboutz religieux du coin avec leur bébé, l’arabe qui construit la nouvelle autoroute six, la secrétaire du maire, la ministre de la culture…

Autour d’un plat unique. Houmous, sésame, oeuf, graines, huile d’olives, olives noires, granité de citron, et café au hel. Tout pour moins de 25 shekels. Gourmet et santé. En direction du nord du pays, sur la route 70, à Yoknéam, demandez la Houmoussia Eliahou.

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Les hallot des lendemains de Pessah: les clés du pays d’Israël

 

 

Pour le premier shabbat au lendemain de Pessahce shabbat ci donc, les femmes des communautés hassidiques tressent leurs pains du shabbat, les hallot, en forme de clés.  L’origine de cette tradition remonterait à la nuit des temps.

« Et le lendemain de la Pâque, ce même jour, ils mangèrent du blé du pays, en pains azymes et en grains torréfiés. La manne cessa de tomber le lendemain, parce qu’ils avaient à manger du blé du pays, et les enfants d’Israël n’eurent plus de manne, mais ils se nourrirent, dès cette année, des produits du pays de Canaan. » (Josué 5,11‑12)

Après quarante ans dans le désert, les Hébreux entrèrent en terre d’Israël et la manne divine cessa de tomber. Alors, Josué pria Dieu de lui confier les clés du pays d’Israël et de donner à son peuple du blé et du pain.

Pour se rappeler la prière de Josué, les hallot du shabbat prennent un contour symbolique.

Finement parfumées, tressées, entrelacées, briochées, saupoudrées de sésame et de graines de pavot, ces miches en forme de clés, annoncent de leur parfum enivrant l’arrivée du shabbat dans les rues de Jérusalem. Elles racontent aussi les aspirations des hébreux d’hier et des Israéliens d’aujourd’hui: trouver les clés de la bénédiction et de la prospérité.

 

Flocons d’avoine, sésame et fromage de chèvre

 

Lorsque les Israéliens cherchent une recette de cuisine, ils ouvrent Ochel verak ochel. En traduction libre, Des mets et encore des mets.  Vous aurez compris l’esprit du site: la gastronomie israélienne sous toutes ses coutures. Ce célèbre site israélien qui appartient au groupe internet Nana, publie tout ce qu’un cordon bleu (en bleu et blanc…) doit savoir.  Seul problème pour mes amis lecteurs du Blog qui ne lisent pas l’hébreu, le site n’est qu’en hébreu. Mais qu’importe, voici quelques liens qui vous permettront de naviguer à plaisir dans ce site très sympathique.

 

Israël Aharoni cuisine Les recettes filmées du plus célèbre des chefs israéliens

Photoshop sur Instagramm cette page réunit les “œuvres culinaires” des internautes revues et corrigées sur Instagramm

La page du chocolat tous les gâteaux au chocolat et les bonnes adresses ”chocolat” en Israël

Et ma recette préférée de cette semaine. J’ai essayé: des biscuits aux flocons d’avoine, sésame et fromage de chèvre. Savoureux et irrésistible!!!

  • 200 gr de fromage de chèvre coupé en cube
  • 30 gr de parmesan finement râpé
  • 75 gr de beurre coupé en cube
  • 70 gr de farine compléte
  • 50 gr de flocons d’avoine
  • Une demi cuillère à café de paprika
  • Une pincée de sel
  • Un demi verre de graines de sésame grillées
  • Former avec tous les ingrédients sauf le sésame, deux beaux rouleaux
  • Les rouler dans le sésame et recouvrir de papier film
  • Mettre au congélateur pendant une heure
  • Couper des tranches d’un demi-cm
  • Les placer côte à côte sur le plateau
  • Au four 15 – 20 minutes à 180 degrés
  • Se régaler avec olives, olivettes et granité de citron

L’oreille d’Aman

 

 A quelques jours de Pourim, Koby Hakak, le Pdg de Roladin, la plus grande chaîne de pâtisseries en Israël a réunit une conférence de presse  – salle comble évidemment – pour présenter sa  collection 2010.   

Les Oreilles d’Aman, ces gâteaux  traditionnels de Pourim font peau neuve.                  Le pavot out, la crème pâtissière  in. Pendant des années, les oreilles d’Aman étaient des biscuits à la patte un peu grossière fourrées de pavot mélangé à du sucre. Les oreilles d’Aman 2010 sont des biscuits délicats, finement sablés fourrés de crème pâtissière, de confiture de marron, de chocolat à l’orange amer ou encore de mousse de café.

Hakak a donné des chiffres. Les Israéliens achèteront  pendant cette semaine de Pourim, 25 millions d’Oreilles d’Aman et fabriqueront à la maison, quelques 30 millions de ces biscuits. En moyenne chaque biscuit représente 150 à 300 calories. 30 % sont fourrés de pavot. 70 % de crème, confiture, de plus en plus sophistiquées chaque année.

Et un mot d’histoire. Ces  gâteaux, le pavot, leur forme triangulaire sont apparemment originaires des communautés ashkénazes  et notamment d’Allemagne. Le jour de Pourim, les Juifs voulaient  en croquant ces  gâteaux  en forme de papillotes, dire qu’Aman,  l’ennemi du peuple juif était vaincu. 

Selon certains chercheurs ces  gâteaux  apparaissent au 15è siécle dans le monde sépharade. Ben Yehuda dans son dictionnaire  affirme qu’Abarbanel, ce commentateur biblique  du 15è siècle ( Espagne – Portugal) faisait déjà référence à ces biscuits en décrivant les traditions de la journée de Pourim.

Dès les années 30, le jour de Pourim, les premières pâtisseries du yishouv juif vendaient les hamantaschen ( oreilles d’Aman en allemand), les Mohntaschles ( poches de pavot en allemand) ou encore les hamantash (poches – papillotes d’Aman en yiddish).  Depuis l’Oreille d’Aman est devenu le biscuit de Pourim. 

Vin…à lire et à déguster

C’était la fête du vin cette semaine à Tel Aviv. Des sommeliers du monde entier, les grands vignobles israéliens,  les petits producteurs et des milliers de visiteurs à Israwine Expo 2010. Je ne suis pas spécialiste du domaine et je laisse donc parler, l‘un des plus célèbres  sommeliers français, Olivier Poussier qui consacre sur son site une page au vin israélien. Lire et déguster chaque mot.

” Depuis le début des années 80, le vignoble israélien connaît une réelle mutation. Comme au Liban ou en Turquie, l’observation et la curiosité ont incité certains vignerons à modifier les zones de plantation. Les vins les plus sérieux impressionnent. Techniquement bien faits, ils s’imposent régulièrement à l’aveugle, sans rien renier de leur caractère sudiste. De quoi être optimiste pour l’avenir !

Ma préférence va aux vins rouges. Leur fraîcheur, leur finesse, leur harmonie sont parfois stupéfiantes. La formidable cuvée Adom 2001 du domaine Saslove, une propriété fondée en 1995 et située dans la région de Shomron au nord est de Tel Aviv est un bel exemple du potentiel des nouveaux vins israéliens. Ce 100% cabernet-sauvignon doté d’une robe profonde, à la juste maturité du fruit, dévoile un boisé bien géré, une structure charnue, seveuse et élégante.”

Et quelques données si vous désirez tout savoir sur le vin israélien. (Presque tout, car je continuerai à écrire sur le vin, qui au delà de la gastronomie et de son aspect business est devenu un véritable phénomène de société.)

Les cinq régions viticoles d’Israël

 

Pour les oenologues, la variété des sols et des climats est un des grands atouts de l’industrie du vin en Israël. Des roches volcaniques du Golan  aux terrains sableux du littoral, du climat froid en hiver, chaud, sec et humide en été et des températures  brûlantes  du Néguev, ces contrastes ont permis  la création de vins de terroirs spécifiques à chaque région.

  • Au nord, la Galilée et le Golan
  • Au centre, le long du le littoral méditerranéen et à l’intérieur des terres, les régions de Zichron Yaacov et de Benyamin, la  plus grande région vinicole d’Israël.
  • La région des vignes de Rishon le Tzion et  Rehovot.
  • Les vignobles de Jérusalem et de ses environs qui s’étendent jusqu’à Hébron et les monts de Judée
  • Le désert du Néguev au sud de la ville de Beer Sheva avec notamment le  développement dans la région d’Arad, d’une florissante industrie viticole exploitant des terres de qualité et utilisant des techniques ultramodernes d’irrigation.

La révolution des années 80

La révolution vinicole en Israël  date de la fin des années 80, avec l’introduction d’une technologie d’avant-garde et d’un savoir-faire importé des Etats-Unis.

Alors que le début de la production de vin en Israël doit beaucoup à la France, avec de nombreux hommes du terroir français venus expliquer les secrets de l’oenologie aux vignerons israéliens, la véritable révolution du vin des années 80 et 90 se base sur les techniques importées des Etats-Unis.
Le vin israélien tourne alors le dos à ses racines françaises, délaisse, les méthodes de production et les plants de l’époque du Baron de Rothschild. La production se diversifie avec le passage rapide d’une production centrée sur les vins rouges sucrés vers les vins blancs et rouges secs  et les mousseux.

Le vin israélien s’exporte

Aujourd’hui, l’industrie du vin en Israël est de plus en plus exportatrice. La production annuelle dépasse le million et demi de caisses, soit  6 000 hectares de vignes cultivés et 50.000 tonnes de raisins avec une diversité des cépages du muscat au grenache, du dabuki au Carignan, du sémillon au sauvignon et au  cabernet-sauvignon