Le Rav Kook et l’arabe

100 ans de sionisme religieux, Avi Sagui et Dov Swartz – Editions de l’Université Bar Ilan, 1364 pages

 Cet énorme pavé, rétrospectif historique du sionisme religieux consacre plusieurs chapitres au Rav Kook.  Chef spirituel du sionisme religieux , le Rav Abraham Itshak Hacohen Kook, est né en 1865 à Griva en Lituanie. Il étude dans les grands centres talmudiques d’Europe de l’est avant d’immigrer en Israël en 1904. Elu premier grand rabbin ashkénaze de Palestine en 1921, il fonde en 1924 le centre talmudique du Merkaz haRav, devenu depuis la principale yéshiva des sionistes religieux.

 Le rav Kook

Pour le Rav Kook, le profane et le sacré sont étroitement liés et le rabbin s’oppose donc au monde ultra orthodoxe en appelant à un lien étroit et indicible  entre Tora, Peuple et Terre.  Opposé à la création d’un Israël laïc, c’est lui qui crée le concept en hébreu de l’immigration en Israël, Alya.

 Selon les auteurs de ce livre, le rabbin Kook se serait interessé à la culture du monde arabe et notamment  à la langue arabe.

Surfer en habit noir

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Décriée par les autorités rabbiniques,  la Toile fait de plus en plus d’adeptes auprès de la communauté ultra religieuse.  Les menaces virulentes des rabbins n’ont pour l’heure aucun effet sur la majorité des internautes orthodoxes.

Quelles seront les conséquences à long terme de ce succès ”interdit” ? Un jeune orthodoxe de 16 ans, étudiant brillant dans une grande yeshiva de Jérusalem me répond que le débat sur le web  virtuel, presque irréaliste est comme une bouée de secours pour mieux respirer dans un monde difficile. ” Contrairement à ce que dit le Rav de ma yeshiva, jamais le web ne m’entrainera à quitter la vie juive et à remettre en question ma fidélité à Dieu.”

Une jeune femme orthodoxe, étudiante en droit qui m’assiste dans les recherches que je méne sur les femmes orthodoxes pense que ” le web va changer la société orthodoxe. Des milliers de personnes  surfent et participent chaque jour à des forums sur des questions cruciales de la vie quotidienne, du droit personnel, de la vie des femmes, des finances, de l’éducation, le  web nous changera! “

 

 Selon les prestataires de service 30 % des orthodoxes en Israël surfent  sur le web. Si les milieux hassidiques et lituaniens, utilisent très peu le web pour chercher un conjoint, la méthode est devenue à la mode, chez les Loubavitch et dans certains milieux sépharades.

Les sites à succès diffusent des informations sur le quotidien du monde orthodoxe, discours des rabbins, manifestations, inauguration d’une nouvelle yeshiva etc. Des sites spéciaux, véritables carnets, permettent de tout savoir sur les naissances, mariages et décès.

Les sites qui proposent une assistance psychologique se sont aussi multipliés. Sortes de microsites, ils se concentrent sur un problème spécifique, souvent tabou comme le divorce, la violence au sein de la famille, l’homosexualité, l’expulsion de la yeshiva, les conflits familiaux. Certains  sites se sont spécialisés dans les attaques parfois virulentes contre l’establishment orthodoxe et révèlent, sous le couvert de l’anonymat, des scandales dans la direction d’institutions ou des malversations financières.

Parmi les sites les plus populaires, on trouve évidemment,  les sites proposant des ” shidour “. La célèbre institution juive des rencontres en vue d’un mariage connait sur le web, une nouvelle jeunesse. Dans beaucoup de cas, raconte une jeune fille loubavitch qui a rencontré son fiancé sur le web, tout commence dans le virtuel. On fait ensuite intervenir un frère, un beau-frère pour enrober cette rencontre peu conventionnelle de respectabilité.

Ce sont surtout les forums sont qui attirent les internautes orthodoxes. Loin des regards de l’establishment religieux, des censures culturelles et religieuses, les orthodoxes, surtout les jeunes se permettent une liberté de ton, s’expriment avec une créativité surprenante sur la perception des problèmes de société, créant un véritable débat sur des sujets tabous.