Cinq photos. Lublin, il y a 71 ans

La semaine dernière, le Daily Mail britannique a publié cinq photos inédites datant du tout début du ghetto de Lublin, en mars 1941, il y a 71 ans.

Depuis des années, Raymond Krzyzewski conservaient ces photographies confiées par son père. Il y a quelques semaines, il prend contact avec l’historien polonais, Jakob Chmielewski, spécialiste de l’histoire de la ville de Lublin, pour tenter de les identifier. Ces photos rares ont été prises entre le 10 et le 14 mars 1941, au moment de l’expulsion des Juifs de Lublin de leur maison et de la création du ghetto dans le quartier juif de la vieille ville.

 Expulsés de leur maison, parqués dans des camions à bestiaux, des femmes,

des hommes, des enfants sous le regard narquois des nazis.

 

Une mère avec un bébé dans ses bras et un homme avec quelques affaires prises à la va vite

Les pauvres et les malades de la communauté juive de Lublin avaient été séparées des familles riches

Quelques mois plus tard, à la fin de l’année 1941, le régime nazi débute l’expulsion des quelques 40.000 Juifs du ghetto en direction des camps de la mort de Belzec et de Majdanek. En avril 1942, le ghetto est vide. Seuls 400 Juifs de la grande  communauté juive de Lublin, survivront.

Les dames orthodoxes à la Mer Morte

 

C’était il y a quelques semaines dans un grand hôtel sur les bords de la Mer Morte. L’hôtel avait  été réservé par une  yeshiva lituanienne de Bné Brak. D’énormes panneaux de bois plantés sur les graviers et plongeant dans l’eau, séparaient  strictement la plage en deux. A gauche, pour les hommes, à droite pour les  femmes. Une à une, ou en petits groupes, elles sont arrivées avec leur ribambelle d’enfants.

En quelques minutes, elles ont changé leur robe stricte et leurs bas noirs en longs peignoirs de bain colorés, leur coiffe sombre ajustée sur des perruques, en bonnet de bain fleuri. Leur air sérieux s’est métamorphosé en sourire jovial, les mots pesés en conversations coquines sur les maris-enfants-belle-mère-ménage et “cholent”  de shabbat.

Assises en rond, au bord de l’eau, flottant comme des ballons sur la mer de sel, ces dames  impénétrables, dures et tranchantes, étaient devenues drôles, charmantes et  accueillantes. A chacune, de s’étaler de la boue noire et gluante sur le visage et les bras, à d’autres de faire  la planche à plaisir les yeux fermés face au soleil sur l’eau  immuable, et d’autres encore à prendre en peignoir une douche glacée en riant aux éclats.

Une très vieille dame ridée avait un bonnet de bain blanc et un peignoir bleu en s’aspergeant avec délice d’eau salée – la mère du rabbin de la yéshiva, me dira t-on plus tard –  expliquait avec enthousiasme à ses filles, belles-filles, petites et arrières petites filles: ” Mes enfants, remerciez Dieu, mais merci Dieu, pour ce bain de sel. Mais regardez ce que Dieu a fait. Une mer de santé.”

Dans le hammam évidemment strictement réservé aux femmes,  dans l’opacité des  vapeurs et l’humidité du spa, les conversations se sont faites encore plus ouvertes. “Mes études, mon travail… oui mais bien sûr avant tout, mon mari, mes enfants, mais ma carrière…, ma gym…. mon temps à moi…. et une autre de poursuivre, pour le bien de la famille,  l’épouse et la mère de famille doit être heureuse, satisfaite, accomplie…”. Presque le discours des féministes des années 70.

Je l’avais remarqué et écrit d’ailleurs sur ce Blog. La femme orthodoxe israélienne – certaines en tout cas – ont créé un modèle très particulier de  révolution féminine.  Une révolution de l’intérieur. Attachées scrupuleusement à leur croyance  et à leur famille, souvent fer de lance du respect de  la tradition religieuse, elles ont créé tout à la fois un espace d’indépendance, de liberté et de créativité.

 

 

Opération Piliers de défense – L’ambassadeur solidaire

Ce n’est pas la première fois que Christophe Bigot, ambassadeur de France à Tel Aviv, a des gestes de sympathie qui tranchent avec le ton quelque peu distant de la diplomatie française. Attitude “diplomatique”  ou  sympathie sincère? Le diplomate du Quai d’Orsay donne l’impression de vivre en symbiose avec Israël et les Israéliens: les gestes informels, le ton, l’empathie, les initiatives multiples dans le domaine culturel, l’attitude dans l’affaire Shalit, les propos sur le dossier Lee Zitouni.

Malgré les antinomies entre la France et Israël, l’ambassadeur a créé un espace différent de dialogue. L’impression que j’avais déjà depuis quelques mois s’est confirmée, cette semaine. Ce ne sont pas tous les ambassadeurs en poste en Israël qui font le tour des villes israéliennes attaquées par les roquettes, Kiryat Malachi, Ashkelon, Ashdod, Dimona, Ofakim, Beer Sheva.  Une fois n’est pas coutume. Voilà donc, une occasion d’écrire quelque chose de positif sur les relations israélo-françaises.

Photos Ambassade de France – Valentine Bourrat – Beer Sheva – 20 novembre 2012, devant une maison frappée par une roquette

Opération Piliers de défense – Comment faire pipi à Ashdod…

 

Une amie qui habite la ville d’Ashdod m’a confié le problème existentiel qui l’a préoccupe:

” Lorsque l’on habite une ville où les alertes et les explosions détonnent sans cesse, comment pouvoir aller aux toilettes, lorsqu’en 30 secondes je dois à la moindre alerte, ramasser mes bambins aux quatre coins de l’appartement et trainer le berceau de mon bébé dans la chambre étanche. J’ai donc fait un accord de coopération avec ma voisine. Avec nos deux maris médecins mobilisés  par l’hôpital, nous avons le même dilemme. Pour aller en toute sérénité dans l’endroit où le roi va tout seul, j’envoie ma marmaille dans la chambre étanche de ma voisine et vice versa…

Même impossible de faire pipi en secret…

Et j’espère que tu oseras raconter dans ton Blog, les vrais problèmes des femmes du Sud d’Israël. ”

J’ai osé.

Opération Piliers de défense – Les nouvelles armes de Tsahal

 

 

 

 

 

 

Du point de vue médiatique, un élément nouveau,  presque  spectaculaire dans cette opération ‘ Pilier de défense”.  Absent des médias et cumulant toutes les erreurs possibles dans le passé, Tsahal semble brusquement avoir compris qu’une guerre peut se gagner ou se perdre sur facebook et twitter.  Avec des ordres, ”venus d’en haut”, la nouvelle direction de la communication a engagé une équipe performante,  très jeune, esprit start up et new média, originaire de plusieurs pays du monde et a mis en place une panoplie médiatique holistique, innovante, osée pour un porte parole militaire. ( voir certains titres du Blog, genre ”Échangeriez-vous votre voisin belge ou suisse contre les terroristes du Hamas”)

 Désormais, les sources sont en direct, bien écrites, présentées intelligemment. Et déjà la preuve de cette guerre médiatique. Du véritable Tweet Fight, dès le début de l’opération israélienne entre les comptes Twitter de Tsahal et du Hamas. Pour tous ceux qui veulent suivre l’actualité du Moyen-Orient avec honnêteté, il faut au moins regarder et surfer.

Les nouvelles armes de Tsahal en français ( et aussi dans d’autres langues dont en arabe)

Compte Twitter

Facebook

Blog

Flickr

et même le youtube de l’élimination d’Ahmad Jaabari diffusé à peine quelques minutes après l’opération

 

Opération Piliers de défense – Ashdod et Tel Aviv

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour une histoire anodine d’ordinateur à régler, j’ai traversé en quelques heures deux mondes, deux pays.

9 heures du matin, je me rends à Ashdod, pour récupérer mon portable. Les Palestiniens ont juste attendu que je franchisse l’entrée de la ville portuaire. Détonation cinglante. Une roquette de type Graad. Sur un terrain vague, certes. Cela fait tout de même énormément de bruit. En bas d’un immeuble une mamman plaquée contre un mur sert ses deux bébés dans ses bras, un adolescent s’assoit sur un banc, les pieds croisés, et explique en riant à ses copains que lui il n’a peur de rien, et certainement pas de ces Arabes… Un policier l’expédie rapidement en direction d’un abri. Un vieil homme affolé demande en russe: mais qu’est ce qui se passe, sans comprendre vraiment…

Une heure plus tard, j’arrive dans le hall de l’hôtel David Intercontinental de Tel-Aviv, où se tient une conférence sur la publication numérique. Lobby élégant, petits fours et champagne, jeunes loups en cravate, business women sur talons hauts, frénésie devant des contrats juteux et présentation des derniers gadgets d’Apple. Le pays Tel-Aviv éclate de créativité, d’enthousiasme et d’optimisme.

A Ashdod, la moitié des écoles sont fermées, les recettes des commerces ont chuté depuis une semaine, et les habitants attendent que les canons se taisent pour redevenir créatifs, enthousiastes et optimistes.

 

Hello mes amis…

 

Merci d’abord à tous ceux qui se sont inquiétés de mon absence sur ce Blog. Voici la raison: j’étais plongée dans un travail d’écriture, un livre qui paraîtra bientôt et dont je vous parlerai plus tard. L’écriture demande de la fidélité. Les dernières lignes de ce livre écrites, je peux maintenant reprendre ce dialogue interrompu avec vous. Une nouvelle invitation, donc, à “vivre Israël” avec moi.