Dvora Omer, l’écrivaine des enfants

 

” J’écris pour raconter l’amour aux enfants” m’avait dit Dvora Omer lors d’une rencontre il y a quelques années à Tel Aviv. J’écris aussi pour faire aimer l’histoire d’Israël.  Pour Dvora Omer, parler de l’histoire d’Israël s’était d’abord sublimer les petites histoires secrètes, tendres, drôles, pathétiques cachées au tréfond des grandes dates historiques. Et elle savait captiver, passionner, transcender.  Lauréate du Prix d’Israël, l’écrivaine emblématique, qui s’est éteinte à l’âge de 80 ans a signé plusieurs dizaines des grands bestseller pour enfants.  En tout 90 livres. Depuis les débuts des années 60, rares sont les enfants israéliens qui n’aient pas lu plusieurs de ces livres.  Et ces enfants devenus adultes connaissent souvent les épopées des débuts et les personnages d’Israël à travers les livres d’Omer. Comme l’histoire de la Haganah et de  Zohara Levitof, l’héroïne “d’Aimer jusqu’à la mort” et surtout l’histoire du Nili écrite autour de l’histoire d’amour impossible entre Sara Aharonsof et Avshalom Feinberg  dans son roman le plus célèbre, Sara, héroïne du Nili. Elle a aussi écrit sur les grands personnages d’Israël, Menahem Begin, Itshak Rabin, Théodore Herzl…

Les femmes sont nombreuses, dans les romans de Dvora Omer. Les féministes d’Israël lui ont d’ailleurs  reproché sa vision trop classique, trop ”carcan” de la femme. Dans ses romans, la femme idéale est tout à la fois, combattante, courageuse, belle, épouse, mère au foyer.

D’une manière étrange, à ma connaissance, aucun de ses livres n’a été traduit en français et très peu en anglais. Peut être une occasion pour les éditeurs de faire découvrir Israël d’une autre manière.

D’Ethiopie à la neige de Galilée

 

 

Ils ont entre cinq et quinze ans. Il y a quelques mois, quelques semaines, ils sont arrivés d’Ethiopie, au centre d’intégration de Safed, sur les hauteurs de la Galilée. Suite à une décision du gouvernement israélien et de l’Agence Juive, d’amener en Israël les quelques milliers de Falashmouras  qui sont restés en Ethiopie, – Opération les Ailes de Jonas  –  quelques dizaines de familles sont intégrées toutes les quelques semaines, dans ce centre de Safed. Ce matin, première découverte avec la neige.

Votez Harel Skaat

Je ne suis pas une fan de l’Eurovision, mais puisqu’il s’agit de défendre Israël dans le monde avec de la musique et du talent, pourquoi pas?

Donc à Oslo, votez Harel Skaat. Dans les studios de télévision de Nevé Illan, ce village au paysage pastoral dans les montagnes de Jérusalem, devenu, le fief des médias israéliens, quelques centaines d’ados, des députés, oui oui des députés, des acteurs et chanteurs et les SMS du public ont tranché. “Milim”,  des mots, la chanson à succès  de cette étoile montante de la chanson israélienne, représentera Israël. 

Le Bac à la carte

Une fois n’est pas coutume, j’ai ouvert ce matin le direct de Jérusalem sur un titre non politique. Les épreuves finales du Bac ont débuté ce matin en Israël. Pas un Bac tel qu’on le connaît en Europe. En Israël, le Bac est à la carte.

Le Bac comporte sept matières obligatoires hébreu, littérature hébraïque, anglais, sciences technologiques, Bible et culture juive, mathématiques, histoire et civisme. Le lycéen choisi ensuite des matières facultatives,  deuxième et même troisième langue, bio chimie, droit, sport, musique, théâtre; danse,  et même depuis peu, volontariat.

En Israël, l’épreuve du Bac, s’étale sur trois ans, les étudiants doivent obtenir un total de 21 unités, composées des matières obligatoires et facultatives, chaque lycéen choisissant le nombre d’unités qu’il donne à chaque matière.

Autre originalité du système israélien. La note du Bac est composée à 50 % de l’examen national et à 50 % d’une note donnée par le professeur du lycéen en fonction du travail réalisé pendant  l’année. Le nom en  hébreu Magen, défense, comme pour vouloir dire que le professeur est là pour défendre son éléve.

Par ailleurs, le Bac est modulable, chaque matière peut être repassée tant que la note ne satisfait pas le candidat. La moyenne exigée pour ”obtenir” le Bac est relativement basse. Le Bac n’est qu’une sorte de diplôme de base.  L’entrée à l’Université exige au-delà des tests psychométriques, des notes de Bac très élevées ( entre 95 et 110 sur 100, en comptant le bonus des matières facultatives) notamment pour les études très recherchées comme droit, médecine, pharmacie et psychologie.

Des cicatrices dans les âmes

 

Le retrait de Gaza a laissé des cicatrices dans les âmes des adolescents. C’était une après midi brûlante de l’été 2007, quelques deux ans après le retrait de Gaza, sur les pelouses du kibboutz religieux de Hefetz Haim, près d’Ashkelon. Je prépare un papier sur le monde religieux après le retrait de Gaza. Pas un papier politique. Je laisse de coté la controverse politique sur le bien fondé ou non de la politique d’Ariel Sharon pour raconter la détresse personnelle, l’histoire  d’hommes, de femmes et d’enfants bousculés par les courants de l’histoire.

 

Ils ont entre 17, 18, 19 ans. Il y a deux ans ils habitaient le Goush Katif. Ils  sont assis en rond sur les pelouses du kibboutz et tentent de comprendre.  Voici quelques propos que j’ai alors notés:

Noam : « Je devais entrer dans l’armée, dans quelques mois. Je ne peux plus aujourd’hui, je ne me vois pas servir dans une  armée qui a expulsé ma famille de sa maison. Je me sens humilié, trahi, jeté aux loups, rejeté par mon armée, par mon pays. « 

Dan : « Tsahal et nous, c’est fini. Je réfléchis depuis quelques jours et j’ai décidé d’entrer dans une yéshiva pour étudier la Tora, au lieu de servir dans Tsahal. Moi qui étais un fervent de l’Etat d’Israël, du sionisme, je ne me reconnais plus aujourd’hui face à ces valeurs et je me demande si le judaïsme orthodoxe n’est pas plus honnête. L’Etat d’Israël, s’il n’est plus respectueux d’Eretz Israël, de la terre d’Israël doit perdre sa centralité. Comme disent les orthodoxes, comme le pensent beaucoup de juifs en Diaspora, on peut être juif, sans Israël. « Et de sortir de sa poche une kippa noire en enlevant la kippa aux couleurs orange et verte.

Rami : « Tu vas quand même un peu loin. Au lieu de tout briser, nous devons nous poser des questions.  Pourquoi notre combat a t-il échoué, pourquoi n’avons nous pas réussi à convaincre le public et les leaders politiques.

 Nissim : « Depuis la création de l’Etat d’Israël, nous avons vécu comme dans un ghetto au sein de la société israélienne. Des écoles séparées, un mouvement de jeunesse, des quartiers d’habitation à nous, et surtout une appropriation du « grand Israël « , comme si vivre à Ariel ou dans le Goush Katif était plus sioniste que de travailler à Tel-Aviv ou de cultiver la terre du Néguev. «