Mea Shearim

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Méa Shéarim a été maintes fois photographié. L’effervescence des rues, les immenses centres d’études talmudiques, les minuscules et ancestrales yéshivot, les mikvés d’antan, le tisch des rabbis, les hommes, portant chapeau et calotte noirs, les femmes aux longues robes poussant des poussettes, entourées par une ribambelle d’enfants, et celles au foulard noir, tout attire le regard du photographe.

Cette fois, c’est une jeune-femme française, Raphaëlle Abib qui photographie Méa Shéarim et qui expose à Jérusalem. Le regard est très particulier. Je lui laisse la parole :

J’ai découvert le quartier de Mea Shearim lors de mon premier voyage en Israël. Soudain, j’ai eu envie d’aller vers l’inconnu, vers cette communauté qui vit selon ses propres codes, hors du temps et de notre modernité. Les habitants de Mea Shearim représentent aussi un visage du judaïsme qui m’est étranger et m’interpelle. Je n’ai pas l’habitude de photographier des inconnus, encore moins des personnes avec lesquelles je ne peux communiquer par les mots. J’ai volontairement choisi de travailler avec un objectif 50mm, qui oblige à faire des plans serrés. Pour réaliser certaines prises de vue, j’ai voulu affronter tantôt l’hostilité d’un regard, tantôt un geste de refus ou des paroles dont le ton se voulait blessant. J’ai senti combien tout regard étranger est vécu comme une tentative d’intrusion inacceptable. J’ai voulu braver l’interdit, pour tenter de lever un petit coin du voile, sur ces êtres qui traversent les rues de ce quartier de Jerusalem avec une détermination sans faille. J’ai aimé les saisir pendant ce moment unique de Pessah, où les couleurs, les rituels, les symboles, sont encore plus forts. De ce face à face, que sans mon appareil photo je n’aurais pas osé vivre, je suis sortie différente.

 

Raphaëlle Abib – Série de 23 photographies 61×51 cm, impressions pigmentaires sur papier Fine Art Hahnemühle Baryté 315 g. Edition limitée à 6 exemplaires, numérotée et signée. Prix de chaque photographie encadrée: 850 us$ ou 3000 NIS

31 mai – 28 juillet 2016

Municipality Gallery Jerusalem, 17 rue Yaffo

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Les premières photos de Jérusalem

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Des millions et peut-être même des milliards de photos ont été prises à Jérusalem. Mais celles-ci sont apparemment les plus anciennes ou parmi les plus anciennes. Le site Smithsonianmag  met en ligne ces photos inédites,  prises à Jérusalem, apparemment au milieu du 19e siècle.

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Les photos sont celles du photographe français Joseph-Philibert Girault de Prangey qui avait étudié à l’École des Beaux-Art à Paris et s’était rendu à maintes reprises au Moyen-Orient à cette époque. Les photos datées de 1844 ont été découvertes ensuite dans un atelier appartenant au photographe.

Emouvant, non?

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http://www.smithsonianmag.com/smart-news/see-first-photographs-ever-taken-jerusalem-180949473/

 

Jérusalem sous la neige en 1942

Il neige aujourd’hui à Jérusalem et il neigeait aussi en 1942

Le quartier du Shouk, du marché de Mahané Yéhuda enneigé – Jérusalem 1942

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Bataille de boules de neige entre soldats autrichiens et habitants arabes – Jérusalem 1942

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Les photos proviennent de la collection des archives de la bibliothèque du Congrès (Library of Congress) à Washington

Natalie Portman mettra en scène Amos Oz

 

Il y a sept ans, quelques mois après la sortie du livre d’Amos Oz, le plus lu, le plus célèbre, le plus traduit  – même en chinois, arabe et japonais –   Natalie Portman, avait dit publiquement que son rêve était un jour de mettre en scène “Une histoire d’amour et de ténèbres”, le livre  autobiographique de l’écrivain dans la Jérusalem de la Palestine mandataire des années 40, un livre “où la vie d’un peuple et la vérité d’un homme se confondent.”

Le rêve devient réalité. Oz a donné son feu vert au scénario de Portman. L’actrice viendra en Israël dès l’automne. Le tournage débutera au début de l’année 2014 à Jérusalem. La municipalité a accordé 1.6 million de shekels de subventions à cette production israélo-américaine. Le maire de  Jérusalem a compris rapidement le potentiel d’un film où la vedette d’Hollywood – d’origine israélienne – jouera le rôle de la mère d’Amos Oz dans la Jérusalem des débuts.

Je me rappelle qu’il y a quelques mois, Amos Oz, était venu dans le village où j’habite et avait raconté qu’il était toujours étonné du succès phénoménal de ce livre. ” J’ai écrit pour faire découvrir ma famille, ma vie à mes aieux, j’ai écrit pour comprendre, je pensais que cela n’intéresserait que ma rue, les miens, peut être les “anciens” de Jérusalem. Le succès du livre dans le monde ( plus d’un million de ventes) montre que les histoires d’hommes, d’immigration, de guerres, de familles, de déchirures, de bonheurs, sont universelles. Les mêmes histoires, ici, en Europe, ailleurs et ailleurs.”

Version française du livre
Version française du livre
La couverture du livre en hébreu
La couverture du livre en hébreu

 

Le café emblématique de Jérusalem

 

Pour le Jour de Jérusalem fêté cette semaine en Israël, je vous emmène vers un des lieux mythiques et emblématiques de Jérusalem, qui vient de fermer ses portes, le café Ta’amon. A l’âge de 86 ans, Mordechai Kop, a décidé que le temps était venu de prendre sa retraite et vend son café créé dans les années 50, lorsque le coeur de la vie politique israélienne se déroulait, juste en face, au coin des rues Hillel et King Georges. Là en effet siégeait la Knesset.

Célèbre en voici les raisons

  • Le tout Jérusalem s’y pressait pour des discussions passionnées
  • Le café était le lieu de rencontre tant de l’élite ashkénaze que des panthères noires de Charlie Bitton
  • Et de la bohème israélienne des années 60 et 70, Dan Benamoutz en tête
  • On y voyait chaque jour, des écrivains, cinéastes, journalistes, peintres, hommes politiques se cotoyer, se raconter leur vie, échanger des informations, des photos et refaire le monde, comme le facebook version grand-papa
  • Parmi les clients réguliers et célèbres Golda Meir, Moshé Dayan et Yéhuda Amihai
  • Les étudiants de l’école d’art de Betzalel, situait à quelques minutes prenaient là, leur café
  • Le café était petit, bondé, le mobilier rudimentaire et l’atmosphère électrique
  • Le patron portait kippa et ses clients les plus fidèles étaient des gauchistes invétérés
  • Kop raconte qu’une année, c’est dans son café que la commission des finances de la Knesset a entériné le budget de l’Etat
  • La direction du café était peu exigeante, faisait crédit à plaisir, les clients  payaient difficilement et le propriétaire a gardé encore le carnet des dûs de ces clients les plus célèbres.
  • Ta’amon, le lieu incontournable de la Jérusalem des années 60.

 

Le 7 juin 1967, en direct

Le 7 juin 1967, troisième jour de la Guerre des Six jours, Motha Gur à la tête des parachutistes arrive au Kotel. 

J’ai retrouvé – merci à YouTube – les quelques minutes qui ont changé l’histoire d’Israël. Motha Gur qui passe la porte des lions, qui annonce, le Mont du Temple est entre nos mains, les parachutistes qui  s’approchent du Kotel,  la premiere prière du rabbin Goren, le shofar, comme si vous y étiez…

Les amandiers de Tou Bichvat

Depuis quand les arbres sont ils en fête ? Et pourtant,  Tou Bichvat, le 15 du mois juif de Chvat est le jour de l’an des arbres, la fête des arbres  selon la tradition qui date d’il y a quelques 2000 ans, du temps du sage Hillel. La fête des fruits et des arbres.

Une des images de ce  Tou Bichvat en Israël, ce sont les paysages très particuliers sur la route qui méne à Jérusalem. Cette année aussi, les amandiers sont au rendez vous et fleurissent par milliers. Un spectacle féérique qui ne dure que quelques jours. 

Si vous ne venez pas cette semaine à Jérusalem, ces photos sont pour vous.