Eliezer Ben Yehuda et Google

Le 7 janvier 1858 dans l’Empire russe, naissait Eliezer Ben Yehuda, le linguiste, homme  clé de la renaissance d’Israël moderne et de sa langue.

Google Israël qui reste très réservé depuis son arrivée en Israël sur sa politique de logos actualisés à la vie culturelle israélienne changerait-il de stratégie? Il faut l’espérer. Car pour un israélien, il était décevant de voir le logo de Google aux couleurs de Noël sans rappel aucun de Hannouka, ou Google racontant avec son logo, la naissance d’un scientifique quasi inconnu, le jour où Israël fêtait son jour de l’an, le Rosh Hachana du calendrier juif. Ci et là, plutôt rarement, Google Israël s’est rappelé qu’il opérait en Israël. Lorsque notamment, les lettres d’internautes, mi surpris-mi en colère, se faisaient trop nombreuses.

Et voici quelques exemples, de sympathiques logos-Google.  Et si un jour clé de l’histoire d’Israël, Google a “oublié”, dites le sur les réseaux sociaux. Google n’aime pas les critiques, encore moins lorsqu’elles sont justifiées.

Le jour de l’indépendance d’Israël

L’anniversaire de Naomie Shemer

 

 

Le jour de la nouvelle édition du livre le plus célèbre des enfants israéliens, les cinq ballons

Le Jour de Tu Bechvat, la fête des arbres

 

Presse juive du passé

Hier soir à Jérusalem, dans la Bibliothèque nationale  a été lancé un des projets les plus ambitieux  de l’histoire de la presse et du peuple juif. Non je n’exagère pas.  Plusieurs centaines de milliers de pages de journaux juifs datant du 19 et 20è siècle ont été scannées et mises en ligne sur ” Jpress, Presse juive du passé”.

” Nous avons voulu permettre à tous,  chercheurs, élèves et grand public, l’accès libre à une des sources essentielles du monde juif ”  a dit le directeur de Bibliothèque nationale d’Israël qui avec l’Université de Tel Aviv a pris l’initiative de ce projet. 400.000 pages d’une vingtaine de journaux, certains rares et dont l’accès était impossible. L’objectif est d’arriver à mettre en ligne, un million de pages d’ici 2012.  

Le site est aussi révolutionnaire, dans sa forme. Un moteur de recherche permet d’arriver en quelques secondes à n’importe quelle page de ces journaux, qui ont du être rénovés et préparés à ce traitement technologique. Pas toujours simple, lorsqu’il a fallu trouver un processus commun pour mettre en ligne des journaux en yiddish, en ladino, en hébreu, en français, en anglais et en judéo-arabe.

Le résultat. Passionnant et dangereux coté nuit blanche. J’ai passé  des heures à “feuilleter”  les pages de ces journaux qui ont fait l’histoire, du Davar de 1925, du Palestine Post du 15 mai 1948, du journal de la communauté juive marocaine des années 20, du Lebanon de 1880, avec des pages délicieuses sur une réalité oubliée. Tout d’un clic. Les historiens ont certainement du matériel en or et nous, internautes, des heures de plaisir.  

Le site ,  www.jpress.org.il,  est accessible aussi en français. Le site consacre plusieurs pages pour expliquer les enjeux, la problématique et  les défis techniques de cette entreprise.  

 

Surfer en habit noir

HAREDIM WEBbh_logo LADAAT HAREDIM WEB

Décriée par les autorités rabbiniques,  la Toile fait de plus en plus d’adeptes auprès de la communauté ultra religieuse.  Les menaces virulentes des rabbins n’ont pour l’heure aucun effet sur la majorité des internautes orthodoxes.

Quelles seront les conséquences à long terme de ce succès ”interdit” ? Un jeune orthodoxe de 16 ans, étudiant brillant dans une grande yeshiva de Jérusalem me répond que le débat sur le web  virtuel, presque irréaliste est comme une bouée de secours pour mieux respirer dans un monde difficile. ” Contrairement à ce que dit le Rav de ma yeshiva, jamais le web ne m’entrainera à quitter la vie juive et à remettre en question ma fidélité à Dieu.”

Une jeune femme orthodoxe, étudiante en droit qui m’assiste dans les recherches que je méne sur les femmes orthodoxes pense que ” le web va changer la société orthodoxe. Des milliers de personnes  surfent et participent chaque jour à des forums sur des questions cruciales de la vie quotidienne, du droit personnel, de la vie des femmes, des finances, de l’éducation, le  web nous changera! “

 

 Selon les prestataires de service 30 % des orthodoxes en Israël surfent  sur le web. Si les milieux hassidiques et lituaniens, utilisent très peu le web pour chercher un conjoint, la méthode est devenue à la mode, chez les Loubavitch et dans certains milieux sépharades.

Les sites à succès diffusent des informations sur le quotidien du monde orthodoxe, discours des rabbins, manifestations, inauguration d’une nouvelle yeshiva etc. Des sites spéciaux, véritables carnets, permettent de tout savoir sur les naissances, mariages et décès.

Les sites qui proposent une assistance psychologique se sont aussi multipliés. Sortes de microsites, ils se concentrent sur un problème spécifique, souvent tabou comme le divorce, la violence au sein de la famille, l’homosexualité, l’expulsion de la yeshiva, les conflits familiaux. Certains  sites se sont spécialisés dans les attaques parfois virulentes contre l’establishment orthodoxe et révèlent, sous le couvert de l’anonymat, des scandales dans la direction d’institutions ou des malversations financières.

Parmi les sites les plus populaires, on trouve évidemment,  les sites proposant des ” shidour “. La célèbre institution juive des rencontres en vue d’un mariage connait sur le web, une nouvelle jeunesse. Dans beaucoup de cas, raconte une jeune fille loubavitch qui a rencontré son fiancé sur le web, tout commence dans le virtuel. On fait ensuite intervenir un frère, un beau-frère pour enrober cette rencontre peu conventionnelle de respectabilité.

Ce sont surtout les forums sont qui attirent les internautes orthodoxes. Loin des regards de l’establishment religieux, des censures culturelles et religieuses, les orthodoxes, surtout les jeunes se permettent une liberté de ton, s’expriment avec une créativité surprenante sur la perception des problèmes de société, créant un véritable débat sur des sujets tabous.