Le bar à jus de fruits

Stocksnap 6 Daria Nepriakhina

 

A Jérusalem,  en haut de la rue Ben-Yéhouda, deux marchands de jus de fruits, téméraires rivaux, pressent leurs fruits fantastiques et philosophent à qui de mieux pour attirer le client. “Doux pour l’âme et onctueux pour le palais” lance le premier. “Votre verre anti-stress” réplique le second. “La boisson au goût intense du bonheur”…Concurrence oblige, les étals des deux marchands ressemblent à un fantastique verger des fruits du monde ou encore aux pages d’une encyclopédie savante sur l’histoire des fruits. A qui des deux, amènera les espèces les plus exotiques. Virtuoses, les deux marchands connaissent les noms, les saveurs et les propriétés de chaque fruit, leurs vitamines et leurs calories. Pommes, oranges fraises, mandarines, figues rhubarbes, litchi, framboises mûres et aussi des  caramboles, des abacaxis,  des cajus. Il y a aussi, des étranges boulettes jaunâtres, des tuyaux verts et épineux, des minuscules billes rouges. Des girembelles, des corossols et des acérolas tranche le marchand, en regardant du coin de l’œil son rival. Des fruits de toutes les couleurs du monde pour fabriquer des jus juteux, parfumés, délicatement acidulés, sucrés et rafraîchissants. Deux bars à jus de fruits ou le jardin des délices sur quelques mètres carrés.

 

En Israël, on trouve un bar à jus de fruits presque à chaque coin de rue. Bien avant l’invention américaine du smoothie, le jus de fruit était la boisson des premiers immigrants juifs dans la Palestine de l’Empire ottoman. Avec l’arrivée du Coca-Cola, après la guerre des Six jours de 1967, les Israéliens, fiers de faire partie du monde civilisé  délaissèrent les boissons naturelles. Pourtant, les jus à base de produits locaux reviennent à la mode. Les frappés aux fruits mixés, pressés à la demande, très visuels et séduisants, font désormais partie de l’ « errance gustative » qui caractérise les rues d’Israël. On les déguste debout devant le kiosque, mélangés à de la glace pilée, du yaourt, du lait ou du jus d’orange. Chacun peut décider du dosage. Les connaisseurs préfèrent les formules qui font la réputation de l’établissement : les classiques, mangue-passion  ou fraise-banane, la vitaminée à outrance 100 % jus de grenade, ou la revigorante orange-poire-gingembre. À Haïfa, sur les hauteurs du Carmel, un bar propose des jus insolites à base de tofou. À Tel-Aviv, dans les bars branchés, on peut se laisser surprendre par des jus à base de courgettes mixées, de menthe et de cardamome. Sur le campus de l’université de Beer-Chéva, les jus sont servis dans des verres en carton recyclable. Près des zones high-tech, les formules se veulent plus sophistiquées encore — goyave-litchi-myrtille  et graines de quinoa ou pastèque-basilic parsemées de noix et de céréales grillées.

 

Le marchand de jus de fruits du marché de Tibériade dispose en tout et pour tout d’un seul presse-fruits. « Depuis 1910 », annonce fièrement son panonceau. « Les jus fantaisistes, ce n’est pas sérieux ! Ici on ne presse que des oranges: 100 % de vitamines et 100 % d’histoire. Mon arrière-grand-père servait ses jus aux aghas ottomans; mon grand-père, aux officiers britanniques ; mon père, aux hommes du Palmach; et moi, je presse mes oranges pour nos soldats en priant pour la paix.”

 

Photo Stocksnap
Ce texte a été publié dans mon livre “En direct d’Israël, une journaliste raconte”.

La houmoussia Eliahaou

IMG_20160417_161438Il y a en Israël des endroits magiques. Où tout Israël se retrouve côte à côte sur les mêmes longues tables en bois, le petit génie qui travaille dans la zone high tech de Yokénam, des officiers de Tsahal en route vers la frontière libanaise, les deux copines du kibboutz religieux du coin avec leur bébé, l’arabe qui construit la nouvelle autoroute six, la secrétaire du maire, la ministre de la culture…

Autour d’un plat unique. Houmous, sésame, oeuf, graines, huile d’olives, olives noires, granité de citron, et café au hel. Tout pour moins de 25 shekels. Gourmet et santé. En direction du nord du pays, sur la route 70, à Yoknéam, demandez la Houmoussia Eliahou.

IMG_20160417_162817 IMG_20160417_161504

Pourquoi les coquelicots du Néguev sont-ils de plus en plus rouges ?

 

 

Comme chaque année, le Néguev occidental est coloré de rouge. J’avais déjà publié un post l’année dernière sur le désert d’Israël couvert de coquelicots. Mais une question qui étonnait les visiteurs qui viennent chaque année, par milliers admirer ce spectacle éphémére – une à deux semaines par an – restait sans réponse : Pourquoi les coquelicots du Néguev sont-ils de plus en plus rouges ?

Une étude – très sérieuse – menée conjointement par l’Université Ben Gourion de Beersheva et la faculté d’agronomie de Rehovot a découvert le secret : ces dernières années les troupeaux de bovins, des fermes israéliennes et des bédouins, sont de plus en plus nombreux à pâturer dans les étendues du Néguev. Les troupeaux ne s’approchent pas des coquelicots, toxiques, mais broutent  à plaisir toutes les autres herbes.

Les coquelicots, ne sont plus ombragés, sont de plus en plus exposés au soleil. Résultat, les coquelicots du Néguev sont chaque année de plus en plus rouge…

Le billet de mon amie Bely

 

 

 

Une nouvelle initiative pour “En direct de Jérusalem”, le billet de mes amis, le billet des invités. Et pour inaugurer cette nouvelle rubrique, celui de mon amie Bely.

Bely habite le village de Karme Yosef, un village créé dans les années 80,  à l’est de Rehovot, à quelques kilomètres de Latrun, dans une région célèbre pour ses vignes et ses oliviers. Des hauteurs de Karme Yosef et de la maison de Bely, une belle maison colorée et lumineuse, on voit les Monts de Judée et au loin par temps clair, toute la Côte Méditerranéenne du Sud d’Israël.

Bely a choisi de nous parler de la fameuse boue noire de la Mer Morte et j’ai donné comme titre à ce billet, ” La High-tech au service du Cosmétique “

” La réputation des richesses minérales de la Mer Morte et de sa boue noire naturelle et thérapeutique n’est plus à faire. Une société israélienne pure souche, pleine d’idées, adepte du commerce équitable, respectueuse des êtres humains, des animaux et de la planète a mis au point une formule de masque facial invisible….

Dans son pot de verre recyclable, la crémeuse texture grise agréablement parfumée et non grasse de « Secret Mask » devient totalement invisible dès son application sur le visage. Celui de madame, mais aussi de monsieur, car le masque existe dans les deux versions.

La haute technologie israélienne fait donc désormais aussi des exploits dans le domaine du cosmétique : Sans rien perdre à l’efficacité notoire de la matière -« originelle »- mais quelque peu rebutante et compliquée à manipuler qu’est cette boue bien noire et bien épaisse, le nouveau masque made in Israël, permet de  jouir, avec plaisir, de ces fameux bienfaits tout au long de l’année…”

 

Secret mask

Les amandiers de Tou Bichvat

Depuis quand les arbres sont ils en fête ? Et pourtant,  Tou Bichvat, le 15 du mois juif de Chvat est le jour de l’an des arbres, la fête des arbres  selon la tradition qui date d’il y a quelques 2000 ans, du temps du sage Hillel. La fête des fruits et des arbres.

Une des images de ce  Tou Bichvat en Israël, ce sont les paysages très particuliers sur la route qui méne à Jérusalem. Cette année aussi, les amandiers sont au rendez vous et fleurissent par milliers. Un spectacle féérique qui ne dure que quelques jours. 

Si vous ne venez pas cette semaine à Jérusalem, ces photos sont pour vous.