Opération Piliers de défense – L’ambassadeur solidaire

Ce n’est pas la première fois que Christophe Bigot, ambassadeur de France à Tel Aviv, a des gestes de sympathie qui tranchent avec le ton quelque peu distant de la diplomatie française. Attitude “diplomatique”  ou  sympathie sincère? Le diplomate du Quai d’Orsay donne l’impression de vivre en symbiose avec Israël et les Israéliens: les gestes informels, le ton, l’empathie, les initiatives multiples dans le domaine culturel, l’attitude dans l’affaire Shalit, les propos sur le dossier Lee Zitouni.

Malgré les antinomies entre la France et Israël, l’ambassadeur a créé un espace différent de dialogue. L’impression que j’avais déjà depuis quelques mois s’est confirmée, cette semaine. Ce ne sont pas tous les ambassadeurs en poste en Israël qui font le tour des villes israéliennes attaquées par les roquettes, Kiryat Malachi, Ashkelon, Ashdod, Dimona, Ofakim, Beer Sheva.  Une fois n’est pas coutume. Voilà donc, une occasion d’écrire quelque chose de positif sur les relations israélo-françaises.

Photos Ambassade de France – Valentine Bourrat – Beer Sheva – 20 novembre 2012, devant une maison frappée par une roquette

Le bébé de Suleiman

Douleurs d’accouchement, pluies diluviennes, aucune ambulance n’arrive à atteindre la maison isolée de Suleiman*, une palestinienne de 27 ans, habitant une région isolée, en amont de la vallée du Jourdain. Son mari descend alors sur la route voisine, contrôlée par l’armée israélienne, arrête une patrouille et explique le drame. L’officier n’hésite pas, envoie une ambulance militaire. Dans l’ambulance, le bébé lui n’attend pas et les soldats mettent au monde, sous la pluie battante et les orages quelque part entre Jéricho et Jérusalem le bébé de Suleiman. Le sergent Guilad, s’aperçoit que le bébé a des défaillances respiratoires. L’unité de secours aéroportée, la célèbre unité 669 est dépêchée et quelques minutes plus tard, le bébé et sa maman arrivent à l’hôpital

Ce matin, à la maternité de l’hôpital Hadassah Ein Kerem, Suleiman, son bébé dans ses bras a dit: ”Je vais raconter cette histoire. Les soldats israéliens ont sauvé ma vie et celle de mon bébé. Ce ne sont pas les soldats sanguinaires que j’ai vu dans un film de Al Jazira.” 

 Et je commente. La petite phrase de Suleiman fera t-elle le tour du monde, où restera t-elle le privilège des lecteurs de mon blog ?

*Nom d’emprunt. Lorsque j’ai raconté cette histoire ce matin sur Radio J, j’ai cité le nom exact de la palestinienne, on m’a fait comprendre ensuite, qu’il valait mieux ne pas révéler son identité. Les belles histoires n’étant pas vraiment appréciées dans certains milieux palestiniens.

Photo: Porte parole de Tsahal, le sergent Guilad qui a mis au monde le bébé dans l’ambulance.

Ehud Banai et le Rav Frouman

Ehud Banai s’est rendu à Tékoa, en Judée, pour chanter avec le Rav Frouman. Le rabbin “rêveur”, pour qui le conflit israélo-palestinien, par essence religieux  doit se régler entre hommes de Dieu, entre rabbins et imams, souffre d’un cancer de l’intestin. La maladie, le corps qui ne répond plus, le bout du chemin, mais Frouman et son ami Banai, savent au-delà de la souffrance créer la magie. Cinq heures rares. Le célèbre chanteur compositeur, dans une yéshiva, avec sa guitare, ses amis, les amis et élèves de son ami rabbin pour une nuit de poésie, de prières, de cantiques, de chants, de danses et de musique.