Shuli Rand et Idan Amadi

Idan Amadi est la nouvelle étoile des hit parades israéliens, beau gosse, combattant dans une unité d’élite de Tsahal,

voix de ténor et surtout l’art de raconter l’intimité et la fragilité du soldat, des mots que chaque jeune de dix huit ans qui passera trois ans de sa vie une arme à la main voudrait dire.

Shuli Rand est l’étoile de la chanson hassidique. Artiste, qui  a redécouvert sur le tard son identité juive et après une pause de quelques années et le feu vert de ses rabbins a repris – avec sa femme – son métier d’acteur, ( le célèbre et très beau film des Ushpizin) et s’est aussi lançé avec succès dans la chanson.

Deux chanteurs, deux Israël que tout sépare et qui ensemble ont créé un duo. 

 

Ps: Rand et Amadi se sont produits dernièrement avec cette chanson, mais le seul enregistrement disponible sur You Tube et que je mets en ligne date de 2010. Qu’importe, la beauté et l’émotion restent identiques.

Ehud Banai et le Rav Frouman

Ehud Banai s’est rendu à Tékoa, en Judée, pour chanter avec le Rav Frouman. Le rabbin “rêveur”, pour qui le conflit israélo-palestinien, par essence religieux  doit se régler entre hommes de Dieu, entre rabbins et imams, souffre d’un cancer de l’intestin. La maladie, le corps qui ne répond plus, le bout du chemin, mais Frouman et son ami Banai, savent au-delà de la souffrance créer la magie. Cinq heures rares. Le célèbre chanteur compositeur, dans une yéshiva, avec sa guitare, ses amis, les amis et élèves de son ami rabbin pour une nuit de poésie, de prières, de cantiques, de chants, de danses et de musique.  

 

Presse juive du passé

Hier soir à Jérusalem, dans la Bibliothèque nationale  a été lancé un des projets les plus ambitieux  de l’histoire de la presse et du peuple juif. Non je n’exagère pas.  Plusieurs centaines de milliers de pages de journaux juifs datant du 19 et 20è siècle ont été scannées et mises en ligne sur ” Jpress, Presse juive du passé”.

” Nous avons voulu permettre à tous,  chercheurs, élèves et grand public, l’accès libre à une des sources essentielles du monde juif ”  a dit le directeur de Bibliothèque nationale d’Israël qui avec l’Université de Tel Aviv a pris l’initiative de ce projet. 400.000 pages d’une vingtaine de journaux, certains rares et dont l’accès était impossible. L’objectif est d’arriver à mettre en ligne, un million de pages d’ici 2012.  

Le site est aussi révolutionnaire, dans sa forme. Un moteur de recherche permet d’arriver en quelques secondes à n’importe quelle page de ces journaux, qui ont du être rénovés et préparés à ce traitement technologique. Pas toujours simple, lorsqu’il a fallu trouver un processus commun pour mettre en ligne des journaux en yiddish, en ladino, en hébreu, en français, en anglais et en judéo-arabe.

Le résultat. Passionnant et dangereux coté nuit blanche. J’ai passé  des heures à “feuilleter”  les pages de ces journaux qui ont fait l’histoire, du Davar de 1925, du Palestine Post du 15 mai 1948, du journal de la communauté juive marocaine des années 20, du Lebanon de 1880, avec des pages délicieuses sur une réalité oubliée. Tout d’un clic. Les historiens ont certainement du matériel en or et nous, internautes, des heures de plaisir.  

Le site ,  www.jpress.org.il,  est accessible aussi en français. Le site consacre plusieurs pages pour expliquer les enjeux, la problématique et  les défis techniques de cette entreprise.  

 

Harel Skaat en français

L’Europe n’a pas aimé l’idole des jeunes israéliens. Qu’importe. Selon des indiscrétions dans les pages people de la presse de ce week end, Harel Skaat avec la version française de sa chanson, Milim, des mots, veut tenter de conquérir la France . Mike Brant version 2010, écrit un critique. Pas le look, mais la voix. A vous de trancher.

La version française ( et l’occasion de voyager vers les étendues désertiques du Néguev)

La version en hébreu, que j’avais déjà mis en ligne il y a quelques semaines. Mais cette fois avec la traduction en français d’Elinor Sakury. Traduit presque du mot à mot de l’hébreu, très différente donc de la version commerciale de la chanson en français.

Shlomo Artzi et Patrick Bruel

 

Le duo Shlomo Artzi – Patrick Bruel est né il y a deux ans en Israël. Patrick Bruel se produisait à l’amphithéâtre de Raanana, et a demandé à Shlomo Artzi de l’accompagner pour une chanson. Artzi, qui n’accepte pas en général de jouer les seconds rôles, a dit oui. ” Bruel, c’est le Shlomo Artzi de la chanson française” lui avait confié quelques jours auparavant, son ami de toujours Yair Lapid. 

Bruel et Artzi sur scène en mai 2008, chantant ”Island”, un des grands succès de Shlomo Artzi,  est alors devenu un événement musical remarqué dans le show business israélien. Depuis, Patrick Bruel est tombé amoureux. Très amoureux, au point de faire d’Island,  la musique de son nouveau film ” Comme les cinq doigts de la main” du metteur en scène Alexandre Arkadi.

Voici les deux versions. Et même une fan de Shlomo Artzi, comme moi, a du mal à choisir. 

 

Island de Shlomo Artzi – 2007  

 

 

Island de Patrick Bruel dans l’émission de Drucker – Mai 2010

 

 

Pessah, jour J moins cinq

A quelques jours du début des fêtes de Pessah, quelques images vues et entendues du Nord au Sud d’Israël

  • La fête de la sortie d’Egypte et de la consommation. Les grands supermarchés ouvriront 24 heures sur 24 à partir de ce soir
  • Une centaine de lycéens de Beer-shev’a se sont mobilisés pour faire le ménage et peindre les maisons des personnes âgées de leur ville
  • L’organisation de charité Latet (Donner) a placé dans tous les grands magasins du pays, des cartons. “Vous achetez pour votre famille, mettez dans ce carton une bouteille d’huile, un paquet de sucre… pour ceux qui n’ont pas.”
  • A Netiv Haassara, à la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, les enfants dans les abris, confectionnent des décorations pour la soirée de fête
  • A quelques kilomètres de là, à Sdérot, Myriam fait son ménage. Les Kassam n’arrêteront pas Pessah m’explique t-elle
  • La petite phrase, devenue hymne national, à cette époque du calendrier juif  “Après la fête…”.
  • Mon amie Mical, pour justifier sa présence prolongée au café Roladin, m’explique que les Rabbins ont déjà tranché, la poussière ce n’est pas du Hametz
  • Mon autre amie Ety, pour justifier qu’elle n’a pas un instant pour parler au téléphone prend le temps tout de même de me rappeler ce qu’a dit il y a quelques jours la célébre rabbanit Yemima Mizrhahi, Nettoyez, nettoyez, le ménage de Pessah, est une des grandes expériences spirituelles du calendrier juif
  • En racontant ces deux histoires sur Radio J, j’ai conclut en appelant  chacun à choisir son camp
  • Le mouvement kibboutzique a lancé une campagne d’information appelant les familles dans le besoin à venir passé le seder de Pessah dans un des 250 kibboutz du pays. Socialisme version 2010, explique le secrétaire du kibboutz Ramat Rahel.
  • Selon les sondages publiés comme chaque année dans la presse, entre 85 et 92 % des foyers juifs israéliens fêteront le seder de Pessah,  80 % ne mangent pas de pain pendant cette semaine et 60 % ne mangeront que des produits cacher pour Pessah
  • Les balcons et les jardins d’Israël seront fleuris. Selon une enquête du Maariv, les Israéliens achétent deux fois plus de fleurs et de plantes la semaine précédant Pessah
  • La ruée vers le nord. Impossible de trouver une chambre d’hôtel ou un gîte
  • A Goshrim, les kayaks sont prêts sur le bord du Jourdain pour acceuillir les dizaines de milliers de promeneurs.
  • Yossi, directeur du centre de canoé-kayak: ” Depuis des années, avec la sécheresse, le kayak… bon, ce n’était pas vraiment ça. Mais cette année avec les pluies diluviennes, le kayak sur le Jourdain ce sera comme dans les Gorges du Verdon”
  • Les deux grands rabbins ashkénaze  et sépharade procéderont ce soir à la traditionnelle vente du Hametz de l’Etat à un arabe du village d’Abou Gosh, qui détiendra pour quelques jours, des centaines de millions de shekels…
  • A Kfar Habad, le village des Loubavitch, près de Tel Aviv, des milliers d’enfants viennent de tout Israël, voir la fabrique des matzot
  • Dans une des bases de Tsahal, à la frontière nord, les soldats mangent ”cacher pour Pessah”, déjà depuis une semaine.
  • Au centre d’intégration de Mevasseret Tzion, Nathan Charansky,l’ancien prisonnier de Zion, devenu président de l’Agence juive,  participe à un seder, organisé pour les quelques centaines de juifs éthiopiens arrivés en Israël ces derniers mois. Leur premier seder en terre d’Israël.

Israël,  Mars – Pessah 2010

Votez Harel Skaat

Je ne suis pas une fan de l’Eurovision, mais puisqu’il s’agit de défendre Israël dans le monde avec de la musique et du talent, pourquoi pas?

Donc à Oslo, votez Harel Skaat. Dans les studios de télévision de Nevé Illan, ce village au paysage pastoral dans les montagnes de Jérusalem, devenu, le fief des médias israéliens, quelques centaines d’ados, des députés, oui oui des députés, des acteurs et chanteurs et les SMS du public ont tranché. “Milim”,  des mots, la chanson à succès  de cette étoile montante de la chanson israélienne, représentera Israël. 

Mon Tel Aviv

 

Depuis quelques jours, je feuillette  “Mon Tel Aviv” de Nellu Cohn. Dix raisons pour lesquelles j’ai aimé (beaucoup) ce livre. 

1 – Depuis des années, Nellu Cohn annonce avec un délicieux accent roumain le direct de Jérusalem. Un beau matin, grâce à Facebook et wordpressblog, je découvre que mon collègue de Radio J est  un artiste.   

 2 – Pour le parcours de l’auteur, violoniste, pianiste (Académie Rubin de Jérusalem et Conservatoire de Paris ), homme de radio, chargé de cours à la Sorbonne, photographe. Un parcours atypique écrit sur lui-même Nellu et je rajoute, un parcours aux métiers de création, si juif et si contemporain. 

 3 – Il faut aussi introduire dans cette biographie des adjectifs: curieux, sensible, observateur, drôle, amoureux car sinon comment expliquer ces photos. 

 4 – Parce qu’il y a toujours des cadeaux d’anniversaire à faire et autant que ce soit culturel, israélien, intelligent, nouveau, beau, élégant et sur papier glacé. 

 5 – Pour avoir donné la parole à des amoureux de Tel Aviv

 6 – Pour avoir réuni  autour de Tel Aviv des cinéastes, musiciens, chanteurs, dessinateurs, écrivains, et intellectuels.    

 7 – Pour cette phrase écrite par le cinéaste Radu Mihaileanu “A Tel-Aviv, on passe d’un quartier à l’autre comme d’un monde à l’autre…Au fond, c’est toute l’humanité qui est concentrée au coeur de cette ville.” 

8 – Parce que tous ceux qui ne sont jamais venus à Tel Aviv auront envie en lisant ce livre de prendre l’avion. 

 9 – Parce que tout ceux qui travaillent à Tel Aviv, décideront après ce livre, de passer une après midi à flâner. 

 10 – Et surtout parce que “Mon Tel Aviv de Nellu Cohn” c’est aussi le Tel Aviv de chacun. A travers des textes réalistes, poétiques et personnels, des photos blanches et colorées, des tours Azrieli aux bords de plage, de Pourim à Guilad Shalit, des décolletés aux chapeaux noirs, le lecteur reconnaîtra la couleur, le parfum, le regard qui, un jour, l’a ému dans cette ville unique au monde

 Mon Tel Aviv

Photographies Nellu Cohn                                              
 Interview Victor Wintz
224 pages – Format 24×32
Edition Melting Art et Biblieurope

  

 
       

 

Vin…à lire et à déguster

C’était la fête du vin cette semaine à Tel Aviv. Des sommeliers du monde entier, les grands vignobles israéliens,  les petits producteurs et des milliers de visiteurs à Israwine Expo 2010. Je ne suis pas spécialiste du domaine et je laisse donc parler, l‘un des plus célèbres  sommeliers français, Olivier Poussier qui consacre sur son site une page au vin israélien. Lire et déguster chaque mot.

” Depuis le début des années 80, le vignoble israélien connaît une réelle mutation. Comme au Liban ou en Turquie, l’observation et la curiosité ont incité certains vignerons à modifier les zones de plantation. Les vins les plus sérieux impressionnent. Techniquement bien faits, ils s’imposent régulièrement à l’aveugle, sans rien renier de leur caractère sudiste. De quoi être optimiste pour l’avenir !

Ma préférence va aux vins rouges. Leur fraîcheur, leur finesse, leur harmonie sont parfois stupéfiantes. La formidable cuvée Adom 2001 du domaine Saslove, une propriété fondée en 1995 et située dans la région de Shomron au nord est de Tel Aviv est un bel exemple du potentiel des nouveaux vins israéliens. Ce 100% cabernet-sauvignon doté d’une robe profonde, à la juste maturité du fruit, dévoile un boisé bien géré, une structure charnue, seveuse et élégante.”

Et quelques données si vous désirez tout savoir sur le vin israélien. (Presque tout, car je continuerai à écrire sur le vin, qui au delà de la gastronomie et de son aspect business est devenu un véritable phénomène de société.)

Les cinq régions viticoles d’Israël

 

Pour les oenologues, la variété des sols et des climats est un des grands atouts de l’industrie du vin en Israël. Des roches volcaniques du Golan  aux terrains sableux du littoral, du climat froid en hiver, chaud, sec et humide en été et des températures  brûlantes  du Néguev, ces contrastes ont permis  la création de vins de terroirs spécifiques à chaque région.

  • Au nord, la Galilée et le Golan
  • Au centre, le long du le littoral méditerranéen et à l’intérieur des terres, les régions de Zichron Yaacov et de Benyamin, la  plus grande région vinicole d’Israël.
  • La région des vignes de Rishon le Tzion et  Rehovot.
  • Les vignobles de Jérusalem et de ses environs qui s’étendent jusqu’à Hébron et les monts de Judée
  • Le désert du Néguev au sud de la ville de Beer Sheva avec notamment le  développement dans la région d’Arad, d’une florissante industrie viticole exploitant des terres de qualité et utilisant des techniques ultramodernes d’irrigation.

La révolution des années 80

La révolution vinicole en Israël  date de la fin des années 80, avec l’introduction d’une technologie d’avant-garde et d’un savoir-faire importé des Etats-Unis.

Alors que le début de la production de vin en Israël doit beaucoup à la France, avec de nombreux hommes du terroir français venus expliquer les secrets de l’oenologie aux vignerons israéliens, la véritable révolution du vin des années 80 et 90 se base sur les techniques importées des Etats-Unis.
Le vin israélien tourne alors le dos à ses racines françaises, délaisse, les méthodes de production et les plants de l’époque du Baron de Rothschild. La production se diversifie avec le passage rapide d’une production centrée sur les vins rouges sucrés vers les vins blancs et rouges secs  et les mousseux.

Le vin israélien s’exporte

Aujourd’hui, l’industrie du vin en Israël est de plus en plus exportatrice. La production annuelle dépasse le million et demi de caisses, soit  6 000 hectares de vignes cultivés et 50.000 tonnes de raisins avec une diversité des cépages du muscat au grenache, du dabuki au Carignan, du sémillon au sauvignon et au  cabernet-sauvignon

Un nouveau dictionnaire avec spin et sababa

J’ai découvert cette semaine dans un communiqué de presse, l’existence d’un nouveau dictionnaire hébreu-français-hébreu.  Et j’ai aimé. Les  neuf raisons de mon coup de coeur. 

1- Facile de trouver un mot, facile de trouver un verbe 

2 – Les écologistes israéliens sauront désormais traduire “développement durable” et autres néologismes du 21 siècle

3- Les français pourront comprendre les ados israéliens  qui répètent 50 fois par jour ( au minimum)  ”Sababa”, et autres expressions populaires en vogue au pays d’Eliezer Ben Yehuda.

4-et aussi le motSpin”, le terme journalistique le plus utilisé au cours de l’année 2009, selon l’institut d’enquêtes médiatiques Ifaat. 

5 – Si vous êtes œnologue vous saurez dire en hébreu “ blanc de blanc” “chambrer le vin rouge” et “cru de cru”.

6-L’auteur écrit dans son introduction (et je partage), ce dictionnaire regorge d’expressions qui, par leur portée métaphorique permettent de manier une langue colorée et imagée. 

7-Ce dictionnaire est un beau livre, clair, précis, sérieux,lourd, robuste comme doit l’être un dictionnaire…

8-…Mais aussi sympathique, comme s’il donnait à tous ceux qui naviguent entre l’hébraïque et la française, la liberté des mots.

 9 – Et puis j’ai aimé qu’une traductrice qui a déjà participé à la rédaction de plusieurs dictionnaires (Editions Achiassaf et Larousse, mise à jour du dictionnaire de Marc Cohen, Editions Prologue) décide de sortir un beau matin en solo son dictionnaire. Pas exactement, un beau matin.” J’ai commencé à écrire ce dictionnaire depuis  50 ans… me dit Allouch.  Des papiers, fiches et notes écrits à la main dans des carnets avant que l’ordinateur ne vienne mettre de l’ordre dans ce dédale de mots.

 

Le ” Grand dictionnaire” de Colette Allouch
Editions Prologue
180 Shekels
En vente en Israël seulement (pour l’heure)