Regard sur l’actualité d’il y a 4000 ans

Dans la parasha ( section ) de la Tora que le monde juif lira ce shabbat, Hayé Sarah, dans le livre de la Genése, il est écrit:

Abraham défaillit et mourut, dans une heureuse vieillesse, âgé et satisfait; et il rejoignit ses pères. Il fut inhumé par Isaac et Ismaël, ses fils, dans le caveau de Makpéla, dans le domaine d’Efrôn, fils de Çohar, Héthéen, qui est en face de Mamré;
Genése 25 – 8-9

ח וַיִּגְוַע וַיָּמָת אַבְרָהָם בְּשֵׂיבָה טוֹבָה, זָקֵן וְשָׂבֵעַ; וַיֵּאָסֶף, אֶל-עַמָּיו. ט וַיִּקְבְּרוּ אֹתוֹ יִצְחָק וְיִשְׁמָעֵאל, בָּנָיו, אֶל-מְעָרַת, הַמַּכְפֵּלָה: אֶל-שְׂדֵה עֶפְרֹן בֶּן-צֹחַר, הַחִתִּי, אֲשֶׁר, עַל-פְּנֵי מַמְרֵא
בראשית כה – ח,ט

Tout sépare depuis leur jeunesse Isaac et Ismaël. Mais dans ce moment tragique de la disparition de leur père, Itshak ancêtre du peuple juif et Ismaël, ancêtre du peuple arabe, trouvent la voie de la coexistence, décident de dépasser la violence de leurs différents et vont ensemble enterrer leur père Abraham.

La période rose-violet

 

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Le printemps a en Israël ses couleurs. Les arbres jaunes-rouges-dorés des automnes de Paris et de New-York sont rares ici. L’artifice des couleurs c’est pour le printemps. Et les arbres se donnent le mot. Il y a d’abord la période blanche des amandiers de Tubichvat. Puis quelques semaines plus tard débute la période rose-violet.

Ces jours-ci sur les routes d’Israël, on peut voir un peu partout des arbres rose-violet. Puis viendra la période jaune. Des milliers et milliers d’arbres jaunes annonceront l’approche de Pessah. Puis ce sera la période bleue, ces arbres magnifiques aux fleurs bleues du début de l’été.

Pour mes amis du Blog, j’ai pris cette photo sur la route qui méne de Modiin à Latrun. Dans ma voiture, j’écoute la radio. Le journal de 12h. De nouveau un attentat. La violence du quotidien de ces six derniers mois, l’enchainement tragique et insoutenable d’attentats et de vies qui s’éteignent dans le sang et la haine. Et mon regard a croisé les arbres roses-violets. Israël et ses contradictions, ses contresens. Sans que strictement personne n’ait de solution pour mettre un terme à ce conflit millénaire.

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Omar et Bethlehem, deux films et une même histoire

Le film Omar, Omar et Nadia
Le film Omar, Omar et Nadia
Le film israélien Bethlehem Razi et Sanfur
Le film israélien Bethlehem Razi et Sanfur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bethlehem est un film israélien, Omar est un film palestinien. 

 

Omar, le nouveau long métrage du metteur en scène palestinien Hany Abu-Assad  vient d’être nominé pour les Oscars 2014 dans la catégorie du Meilleur film étranger. Le nouveau thriller du réalisateur de  Paradise Now a donc des chances d’être un des cinq finalistes  dans sa catégorie lors de la cérémonie du 2 mars prochain à Hollywood.

Le film israélien Bethlehem, premier long métrage du metteur en scène, Yuval Adler avec comme coscénariste, le Palestinien  Ali Waked était aussi candidat  dans la toute première sélection mais n’a pas été retenu par l’académie.

Entre le film israélien et le film palestinien, l’Académie du cinéma a dû choisir et trancher, car au fond Omar et Bethlehem racontent exactement la même histoire. Le jury de l’Académie a trouvé la version palestinienne plus authentique, plus cinématographique, plus esthétique. C’est son droit. Bien que j’ai un autre avis

Le pathètique dans cette histoire, Abu-Assad et Adler, sans se concerter  ont choisi exactement le même thème: la relation ambiguë, tout à la fois amicale, violente et déchirée entre un israélien, agent des services de la sécurité intérieure du Shin Beth et un jeune palestinien informateur, malgré lui. Les deux films ont en commun des images très belles, dures, haletantes, des dialogues  nerveux, touchants, graves, épures  deux vrais thrillers sur la guerre de l’ombre entre israéliens et palestiniens. Chacun à sa manière, chacun avec son regard.

Ces deux films tentent aussi d’explorer les sentiments des hommes dans ce conflit centenaire. La loyauté et la trahison, les rêves de fraternité dans une méfiance omniprésente, la machine infernale du politique et de la violence, où les hommes perdent le contrôle de leur vie dans des rouages inextricables et meurtriers. Au fond, tout ce que la couverture médiatique incessante ne dit pas sur le conflit israélo-palestinien.

 

L’intégralité de l’article et les bandes annonce des deux films sont publiés sur le site de Tribune Juive

http://www.tribunejuive.info/cinema/le-regard-de-katy-bisraor-omar-et-bethlehem 

 

Amir Benayoun chante Menahem Begin

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Je vous parlais hier de Menahem Begin au théâtre pour  un superbe monologue racontant le leader politique, le nationaliste et l’homme. Toujours à l’occasion des cent ans de la naissance de Begin, c’est cette fois Amir Benayoun qui continue à surprendre en révélant sa nouvelle chanson –  “Avec humilité et fierté” –  écrite à partir du célèbre discours que Menahem Begin a prononcé lors de la cérémonie du Prix Nobel de la Paix, en 1978, après la signature du traité de paix israélo-égyptien.

” Ici, en Israël, Terre de Sion, je me tiens devant vous avec humilité et fierté, Juif qui veut aimer, qui veut rêver…. la recherche de la vérité, de la paix, la sainteté de la vie, la douce victoire de la justice, la réalisation du rêve éternel de tous les jours. “Menahem Begin 1978 chanté par Benayoun 2013.

La chanson fait depuis ce matin le buzz sur les radios israéliennes.

 

65 ans et 65 évènements

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Israël a 65 ans et j’ai choisi pour chaque année un évènement. Très subjectif, évidemment. L’idée m’est venue en préparant des jeux pour la soirée de l’Indépendance. A chacun de choisir, son évènement de l’année. Non pas l’histoire de l’histoire de l’Etat d’Israël mais quelques flashs, quelques instantanés de ces 65 ans

 

1948 Le 14mai David Ben Gourion proclame la création de l’Etat d’Israël

1949 Le 15 octobre le gouvernement décide l’union de Jaffa et de Tel-Aviv

1950 50.000 Juifs du Yémen arrivent en secret en Israël

1951 Le 13 septembre, première ligne d’autobus entre Tel-Aviv et Eilat et neuf heures pour arriver à la ville du sud

1952 Après le décès de Haim Weizman qui était le premier Président de l’Etat d’Israël, Itshak Ben Zvi est élu le 10 décembre, second Président de l’Etat d’Israël

1953 Pose de la première pierre de l’Université Bar Ilan

1954 La bière israélienne Nesher, exporte pour la première fois quelques 100.000 bouteilles vers les Etats-Unis

1955 Les Manuscrits de la Mer morte arrivent en Israël

1956 La Guerre de 1956 éclate à la fin du mois d’octobre. Tsahal occupe, puis se retire du Sinaï

1957 Inauguration du port d’Eilat

1958 Pose de la première pierre du nouveau bâtiment de la Knesset

1959 La marine israélienne acquiert son premier sous-marin

1960 Adolph Eichman est capturé

1961 Le navire Egoz, avec à son bord plusieurs dizaines de Juifs du Maroc fait naufrage

1962 Ouverture au Parc des expositions de Tel Aviv de l’exposition de l’Orient, 800 entreprises de 33 pays sont présentes et les Israéliens sont fiers de ce rayonnement

1963 Création d’une nouvelle ville, Arad

1964 Inauguration du “Movil Haartzi”, l’aqueduc qui traverse Israël du Nord au Sud. L’eau du Lac de Tibériade vers le désert du Néguev

1965 Le Musée d’Israël ouvre ses portes à Jérusalem

1966 Prix Nobel de littérature à l’écrivain Shmuel Agnon et Coca Cola ouvre sa première usine en Israël

1967 Jérusalem est réunifiée

1968 Disparition du sous-marin Dakar

1969 La Cour suprême décide que la Télévision israélienne diffusera le Shabbat

1970 Douze enfants du Moshav Avivim sont tués dans un attentat

1971 Première ligne d’autobus entre Tel Aviv et Sharem El Sheich

1972 Onze sportifs israéliens sont assassinés à Munich

1973  La Guerre de Kippour

1974 21 enfants tués dans un attentat à Maalot

1975 La Tva est instaurée en Israël

1976 Opération Entebbe

1977 Le navire de la paix d’Ebbie Nathan franchi le canal de Suez

1978 Le film “Eskimo Limon” sort sur les écrans et deviendra rapidement le film emblématique des années 80 

1979 Accord de paix entre Israël et l’Egypte

1980  Décès du peintre et  écrivain Nahum Gutman

1981 Bombardement de la centrale atomique d’Osirak

1982 Première Guerre du Liban

1983 Emile Grunzweig militant de gauche est tué lors d’une manifestation de la Paix maintenant à Jérusalem

1984 Un demi-million de personnes au spectacle de Kaveret

1985 Jonathan Pollard est arrêté aux Etats-Unis

1986 Nathan Charansky arrive en Israël et Ron Arad tombe en captivité au Sud Liban

1987 Le club de foot du Betar Jérusalem emporte la Coupe de champion d’Israël

1988 La première Intifada qui a éclaté à la fin de 1987, s’aggrave

1989 Enlèvement et assassinat du soldat Ilan Saadon

1990 Relations diplomatiques avec l‘Urss

1991 Des skuds contre Tel Aviv

1992 Première médaille  olympique pour Israël, médaille d’argent pour Yaël Arad et médaille de bronze pour Oren Smadja

1993 Signature des accords d’Oslo

1994 Accord de paix entre Israël et la Jordanie

1995 Itshak Rabin est assassiné

1996 Visite du premier ministre Shimon Pérés au Katar et dans la principauté d’Oman

1997 La deuxième chaîne de la télévision commence à diffuser

1998 Inauguration des Tours Azrieli à Tel Aviv

1999 Rana Raslan, une arabe israélienne devient Miss Israël

2000 Deuxième Intifada

2001 Massada et Saint Jean d’Acre sont inscrits au patrimoine mondial  de l’humanité de l’UNESCO.

2002 Daniel Kahneman, prix nobel d’économie 

2003 La catastrophe de la  navette spatiale Columbia et le décès de l’astronaute israélien Ilan Ramon

2004 Ouverture du Terminal 3, le nouvel aéroport Ben Gourion

2005 Israël quitte la Bande de Gaza et des milliers de familles sont expulsées de leur maison. et de nouveau, le Prix Nobel d’économie au professeur Israël Aumann

2006 Enlèvement de Guilat Shalit

2007 Acte d’accusation contre le Président Moshé Katsav

2008 Le satellite Ofek 8 est lancé dans l’espace

2009 Tel Aviv fête ces cent ans

2010 Le metteur en scène israélien Joseph Cedar tourne Footnote, qui sera ovationné dans le monde quelques mois plus tard

2011  L’été israélien dans les rues d’Israël

2012 Opération Piliers de défense. Le dôme de fer détruit la plupart des kassam tirés en direction des grands centres urbains d’Israël

2013 Israël a 65 ans . Et juste espérer et prier que l’année prochaine nous puissions choisir un évènement culturel, littéraire, sportif, sympathique, pour décrire cette année.

 

Opération Piliers de défense – L’ambassadeur solidaire

Ce n’est pas la première fois que Christophe Bigot, ambassadeur de France à Tel Aviv, a des gestes de sympathie qui tranchent avec le ton quelque peu distant de la diplomatie française. Attitude “diplomatique”  ou  sympathie sincère? Le diplomate du Quai d’Orsay donne l’impression de vivre en symbiose avec Israël et les Israéliens: les gestes informels, le ton, l’empathie, les initiatives multiples dans le domaine culturel, l’attitude dans l’affaire Shalit, les propos sur le dossier Lee Zitouni.

Malgré les antinomies entre la France et Israël, l’ambassadeur a créé un espace différent de dialogue. L’impression que j’avais déjà depuis quelques mois s’est confirmée, cette semaine. Ce ne sont pas tous les ambassadeurs en poste en Israël qui font le tour des villes israéliennes attaquées par les roquettes, Kiryat Malachi, Ashkelon, Ashdod, Dimona, Ofakim, Beer Sheva.  Une fois n’est pas coutume. Voilà donc, une occasion d’écrire quelque chose de positif sur les relations israélo-françaises.

Photos Ambassade de France – Valentine Bourrat – Beer Sheva – 20 novembre 2012, devant une maison frappée par une roquette

Opération Piliers de défense – Ashdod et Tel Aviv

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour une histoire anodine d’ordinateur à régler, j’ai traversé en quelques heures deux mondes, deux pays.

9 heures du matin, je me rends à Ashdod, pour récupérer mon portable. Les Palestiniens ont juste attendu que je franchisse l’entrée de la ville portuaire. Détonation cinglante. Une roquette de type Graad. Sur un terrain vague, certes. Cela fait tout de même énormément de bruit. En bas d’un immeuble une mamman plaquée contre un mur sert ses deux bébés dans ses bras, un adolescent s’assoit sur un banc, les pieds croisés, et explique en riant à ses copains que lui il n’a peur de rien, et certainement pas de ces Arabes… Un policier l’expédie rapidement en direction d’un abri. Un vieil homme affolé demande en russe: mais qu’est ce qui se passe, sans comprendre vraiment…

Une heure plus tard, j’arrive dans le hall de l’hôtel David Intercontinental de Tel-Aviv, où se tient une conférence sur la publication numérique. Lobby élégant, petits fours et champagne, jeunes loups en cravate, business women sur talons hauts, frénésie devant des contrats juteux et présentation des derniers gadgets d’Apple. Le pays Tel-Aviv éclate de créativité, d’enthousiasme et d’optimisme.

A Ashdod, la moitié des écoles sont fermées, les recettes des commerces ont chuté depuis une semaine, et les habitants attendent que les canons se taisent pour redevenir créatifs, enthousiastes et optimistes.

 

De Haim Yavin à Benjamin Netanyaou

J’ai assisté au discours de Benjamin Netanyaou, sur le oui à un Etat palestinien, et je me suis rappelée un événement médiatique datant de 2005.

Une émission apparemment anodine sur le petit écran de la télévision israélienne. Haim Yavin, Mr Télévision, l’homme du consensus qui depuis plus de 30 ans présente le journal du soir, réalise une série, sur le face à face entre Israël et palestiniens.

Yavin obtient l’autorisation de produire la série pour la deuxième chaîne concurrente, et qui choisi de diffuser en pleine année 2005, l’année du retrait de Gaza, l’émission en heure de grande écoute. A la même heure, où les émissions de musique, de jeux à sensation et de talk show, font concurrence, Haim Yavin fait pénétrer dans le salon de chaque israélien, la réalité du quotidien dans les territoires palestiniens et en Israël.

Yavin sait parler et présenter. Il parle  à ses interlocuteurs, palestiniens et israéliens, habitants des implantations avec culot et sans ambages. Montrant une réalité à cru, passant d’un barrage où un grand-père palestinien, attend sous le soleil ardent le passage à un des attentats les plus dramatiques  de Jérusalem, où un médecin célèbre de la capitale et sa fille Nava qui devait se marier le lendemain, sont déchiquetés. Le terroriste était passé par un de ces passages.

Avec Haim Yavin en 2005, les israéliens découvrent une réalité qu’ils ne veulent plus. Lorsque Ariel Sharon dira à la veille du retrait de Gaza en juillet 2005, qu’Israël n’a pas été créé pour contrôler un autre peuple et gérer la vie de deux millions et demi de palestiniens, lorsque quatre ans plus tard, Benjamin Netanyaou parlera de la création d’un Etat palestinien, le message impensable quelques années plus tôt ne choque  plus.

 

Jenine Gilboa

 

A la frontière israélo-palestinienne, deux hommes, un israélien et un palestinien lancent un projet dans l’espoir de poser la première pierre d’un  Moyen Orient de la paix.  

 

‘ Des milliers de kilomètres de haine, de sang et de violence nous séparent et pourtant nous sommes voisins, ivres de paix et de normalité ” dit le Palestinien Kadoura Moussa en parlant de son ami israélien Danny Atar. Moussa et Atar sont deux élus et hommes de terrain. Depuis deux ans ils travaillent à la création d’une zone industrielle israélo-palestinienne. Atar est le président du Conseil régional du Gilboa, une région israélienne à la frontière des territoires palestiniens à quelques kilomètres de la ville de Jenine. Mousa est le gouverneur de la région palestinienne de Jenine.

Dans cette zone, les tracés de la ligne verte – ligne de démarcation des territoires conquis par Israël en 1967  –  et de la barrière de sécurité – ligne de retrait acceptée par Israël – sont identiques. Profitant de cette absence de conflit territorial, les deux hommes ont conçu un projet de coopération économique. A l’époque des accords d’Oslo, des projets identiques ont échoué. ” Ces projets étaient trop politiques, explique Moussa.  ‘Notre recette, oublier le conflit et traiter le projet du point de vue de sa rentabilité économique et humaine”

Les partenaires d’Atar et Moussa ne sont donc pas politiques, mais économiques et commerciaux. Les investisseurs sont des hommes d’affaire et des  entreprises israéliens et palestiniens. Des fonds privés et publics des Etats-Unis et d’Europe, essentiellement d’Allemagne ont apporté un financement massif  de quelques 200 millions de dollars. Près de 12,000 emplois seront créés en quelques mois, la plupart pour les Palestiniens, et dans un deuxième temps, pour les Israéliens. La production sera exportée, via les ports israéliens, dans le monde entier. Les gros travaux devraient débuter au printemps 2009 et l’inauguration est prévue pour l’été 2010.

Atar est très prudent sur l’identité des investisseurs, en raison du caractère même du projet. La plupart préfèrent garder l’anonymat. “Je peux vous dire que des entreprises israéliennes, allemandes, espagnoles sont parties prenante. Un chemin de fer et des routes sont aussi en construction. Là aussi, des investisseurs européens et américains sont impliqués. Du coté palestinien, le principal investisseur est  Taoufik Sahouhi, Président de la Banque arabe jordanienne et un des principaux hommes d’affaire palestiniens”.

Dans le conflit israélo-palestinien l’obstacle majeur est le manque de confiance, explique Atar. Chacun est prisonnier de sa rhétorique. Nous avons réussi à créer la confiance sur le terrain, chaque jour, dans le concret, dans les actes. Nous avons laissé de coté les préjugés qui empêchent les hommes politiques de progresser.

Le projet est ambitieux. La création d’une zone industrielle n’est que la première étape. Moussa et Atar ont déjà programmé la création d’un centre médical, d’un centre de logistique le plus important de la région et d’un centre de formation de haut niveau.

Moussa et Atar reconnaissent pourtant que le projet est fragile, ”il suffit d’un attentat de terroristes palestiniens, d’une bavure de l’armée israélienne, pour fragiliser sérieusement l’ensemble du projet.”  Mais ”Jenine Gilboa ” soulève une telle vague d’enthousiasme tant en Israël que dans les Territoires palestiniens, que Moussa et Atar sont persuadés d’avoir trouver un modèle pour passer du conflit à la coopération.

Crédit Photo Yisrael Peretz

Le Rav Kook et l’arabe

100 ans de sionisme religieux, Avi Sagui et Dov Swartz – Editions de l’Université Bar Ilan, 1364 pages

 Cet énorme pavé, rétrospectif historique du sionisme religieux consacre plusieurs chapitres au Rav Kook.  Chef spirituel du sionisme religieux , le Rav Abraham Itshak Hacohen Kook, est né en 1865 à Griva en Lituanie. Il étude dans les grands centres talmudiques d’Europe de l’est avant d’immigrer en Israël en 1904. Elu premier grand rabbin ashkénaze de Palestine en 1921, il fonde en 1924 le centre talmudique du Merkaz haRav, devenu depuis la principale yéshiva des sionistes religieux.

 Le rav Kook

Pour le Rav Kook, le profane et le sacré sont étroitement liés et le rabbin s’oppose donc au monde ultra orthodoxe en appelant à un lien étroit et indicible  entre Tora, Peuple et Terre.  Opposé à la création d’un Israël laïc, c’est lui qui crée le concept en hébreu de l’immigration en Israël, Alya.

 Selon les auteurs de ce livre, le rabbin Kook se serait interessé à la culture du monde arabe et notamment  à la langue arabe.