Quatre minutes avec Shimon Pérès

 

 

J’avais publié ce post, le 30 décembre 2010. Et voici de nouveau, pour parler d’une autre manière de Shimon Pérès, le Pérès dans l’intimité. 

Justement aujourd’hui, où l’honneur de l’institution de la Présidence, symbole de l’Etat d’Israël, a été aussi dramatiquement touché, ( nous étions alors le 30 décembre 2010 en pleine affaire Katsav) Ouvda, l’une des plus célèbres émissions de la télévision israélienne, a diffusé dans sa série, “quatre minutes et un autre regard”, quatre minutes avec le neuvième Président de l’Etat d’Israël. Quel que soit les opinions sur le parcours politique de Pérès, l’homme est celui du bel Israël, idéaliste, passionnel, pur et dur, dernier loup de cette génération qui a construit Israël.

La journaliste accompagne Shimon Pérès dans son appartement présidentiel. Shimon Pérès, seul à sa table de petit déjeuner, servi par la “gouvernante’ de la maison présidentielle et lui demande ” Vous n’avez pas l’impression d’être seul ?”

Shimon Pérès ” Cette maison, est celle où je vis. Sonia a été l’amour de ma vie, et rien n’a changé et ne changera. Mais elle a choisi un chemin. Moi ici, elle là bas. Et c’est le droit de chacun de choisir son chemin. Je vis donc ici seul. Je me sens seul parfois. Parfois seulement. Je travaille tout au long de la journée et je suis très entouré. Et un homme âgé, a tellement d’années avec lui, trop pour être seul”

La mort? ” L’ennui, c’est la mort, la mort, l’ennui. Ben Gourion avait 70 ans, et m’avait dit, je vais mourir à 86 ans, et il est mort cet âge, comme d’ailleurs plusieurs membres de sa famille. Comme un choix. Moi je ne fais pas de prévision… ”

Vous n’avez pas peur un jour de ne plus pouvoir? ” La peur. Que ferais je avec la peur. Est ce que la peur changera quelque chose, non n’est ce pas. Alors je n’ai pas peur. ”

L’âge ? ” Un homme de 87 ans, peut être aigri, triste, misérable ou optimiste. Je suis optimiste. Un homme âgé, ce n’est pas un homme du passé, c’est un homme, aujourd’hui. Tous les soirs je pense à demain. Tous les soirs, je vais dormir, en me posant deux questions cruciales, qui ai je vexé aujourd’hui, et quelle a été ma contribution à ce monde. Deux questions pour pouvoir demain, corriger et continuer.”

Et encore une petite histoire découverte pendant ces quatre minutes, Shimon Pérès lit Le Monde, pas sur internet, mais Le Monde sur papier, qui lui est amené tous les matins sur son bureau.