Une vietnamienne à Tsahal

La majorité des Vietnamiens accueillis par Menahem Begin vivent en autarcie. En majorité bouddhistes, en minorité catholiques les Vietnamiens accueillis en Israël à la fin des années 70 restent attachés au culte religieux mais sans fanatisme. Les rites sont respectés mais les lieux de prières rarement fréquentés. Cette petite communauté n’a jamais été organisée. Les réfugiés vietnamiens  n’ont jamais voulu agir comme groupe de pression se suffisant d’une vie en famille pour défendre au sein du cercle familial leur patrimoine culturel.

 

Lydia a fait un autre choix. Mariée à un israélien et mère de trois enfants aux yeux bridés de leur mère et aux cheveux bouclés et clairs de leur père elle estime que son  cheminement a en fait été le meilleur moyen d’intégration.

” Le service militaire et la conversion au judaïsme sont un passage obligé de l’intégration. Nous sommes plusieurs dizaines de familles issues de ces mariages mixtes.  L’alternative, c’est vivre en autarcie. Je n’ai pas voulu vivre dans un ghetto vietnamien en Israël. J’ai du pour cela confronter des conflits familiaux dans cette société vietnamienne traditionnelle où le respect du père reste une valeur suprême.  Mes parents m’ont menacé  de rupture lorsque après trois ans d’armée je leur ai annoncé mon  intention de me marier avec un israélien juif. Lorsque le premier petit enfant est né, ils m’ont de nouveau accepté.

 Lydia explique tout de même que son pays natal restera à jamais le Vietnam. ” Mes enfants ne parlent que l’hébreu, mais lorsqu’ils grandiront je  les amènerais voir le pays de leurs aïeuls.”