Il était une fois, la station d’autobus de Dimona

La station d’autobus de Dimona  1958

”Je suis stupéfait de voir mes propres photographies” raconte Micha Bar-Am, devant les photographies prises dans le désert du Néguev, sur des lieux aujourd’hui méconnaissables.

Le Musée d’art du Néguev a demandé à Micha Bar-Am,  un des grands photographes israéliens, Prix d’Israël en 2000 et membre de la célèbre coopérative photographique Magnum, de regrouper pour sa nouvelle exposition, ” Daroma”, Direction Sud, des photos des années 50,  du Néguev des débuts.

Sur les étendues désertiques éternisées sur ces photos, il y a aujourd’hui, des petites maisons blanches au toit rouge , des arbres et des jardins, des fontaines et des jolies rues colorées.

 

Si vous voulez découvrir le très beau site du photographe Micha Bar-Am 

 

D’Ethiopie à la neige de Galilée

 

 

Ils ont entre cinq et quinze ans. Il y a quelques mois, quelques semaines, ils sont arrivés d’Ethiopie, au centre d’intégration de Safed, sur les hauteurs de la Galilée. Suite à une décision du gouvernement israélien et de l’Agence Juive, d’amener en Israël les quelques milliers de Falashmouras  qui sont restés en Ethiopie, – Opération les Ailes de Jonas  –  quelques dizaines de familles sont intégrées toutes les quelques semaines, dans ce centre de Safed. Ce matin, première découverte avec la neige.

Opération Piliers de défense – Ashdod et Tel Aviv

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour une histoire anodine d’ordinateur à régler, j’ai traversé en quelques heures deux mondes, deux pays.

9 heures du matin, je me rends à Ashdod, pour récupérer mon portable. Les Palestiniens ont juste attendu que je franchisse l’entrée de la ville portuaire. Détonation cinglante. Une roquette de type Graad. Sur un terrain vague, certes. Cela fait tout de même énormément de bruit. En bas d’un immeuble une mamman plaquée contre un mur sert ses deux bébés dans ses bras, un adolescent s’assoit sur un banc, les pieds croisés, et explique en riant à ses copains que lui il n’a peur de rien, et certainement pas de ces Arabes… Un policier l’expédie rapidement en direction d’un abri. Un vieil homme affolé demande en russe: mais qu’est ce qui se passe, sans comprendre vraiment…

Une heure plus tard, j’arrive dans le hall de l’hôtel David Intercontinental de Tel-Aviv, où se tient une conférence sur la publication numérique. Lobby élégant, petits fours et champagne, jeunes loups en cravate, business women sur talons hauts, frénésie devant des contrats juteux et présentation des derniers gadgets d’Apple. Le pays Tel-Aviv éclate de créativité, d’enthousiasme et d’optimisme.

A Ashdod, la moitié des écoles sont fermées, les recettes des commerces ont chuté depuis une semaine, et les habitants attendent que les canons se taisent pour redevenir créatifs, enthousiastes et optimistes.

 

Les amandiers de Tou Bichvat

Depuis quand les arbres sont ils en fête ? Et pourtant,  Tou Bichvat, le 15 du mois juif de Chvat est le jour de l’an des arbres, la fête des arbres  selon la tradition qui date d’il y a quelques 2000 ans, du temps du sage Hillel. La fête des fruits et des arbres.

Une des images de ce  Tou Bichvat en Israël, ce sont les paysages très particuliers sur la route qui méne à Jérusalem. Cette année aussi, les amandiers sont au rendez vous et fleurissent par milliers. Un spectacle féérique qui ne dure que quelques jours. 

Si vous ne venez pas cette semaine à Jérusalem, ces photos sont pour vous.

Sabras, Russes et Bédouins, même combat

Loin du centre du pays, des hommes et des femmes que tout sépare ont opté pour une stratégie de solidarité.  Ce groupe hétérogène de sabras, Bédouins et immigrants de Russie et d’Ethiopie tente ensemble de défendre leurs intérêts auprès des autorités.

La famille de Lina Abecassis a immigré du Maroc dans les années 60, Ali Abou Rabia habite dans un des villages bédouins illégaux au Sud de Beersheba, Tania Melamed a immigré de Russie et Itshik Zaneba d’Ethiopie. Ils ont ensemble créé un groupe militant pour les droits sociaux des habitants du Néguev.

 «  Nous sommes les délaissés des délaissés, la couche la plus pauvre des pauvres d’Israël. Notre quotidien est semblable à celui des années 50. Nous n’avons droit ni à la santé, ni à l’habitat, ni à l’éducation. Pour lutter nous mettons de coté nos différences d’origine et de religion. »Dans le quartier Daleth de Beersheba, une des zones les plus pauvres d’Israël, ce groupe tente d’introduire un nouvel espoir avec comme slogan,’ Unis nous pouvons gagner. Stop à la politique d’abandon dont est victime le Néguev‘ . Ce groupe a réussi à mettre en place deux projet: une chaîne d’artisanats qui commercialise des textiles tissés par les bédouins et les juifs éthiopiens et un réseau de soutien scolaire pour les enfants juifs et bédouins défavorisés. 

 

L’Université Ben Gourion a décidé de s’impliquer dans ce combat. Etrange à première vue cette coopération entre le second Israël, sépharade, arabe, pauvre et l’Université, fief des élites. L’Université a initié les premiers contacts et utilisé ses moyens et ses relations pour aider le groupe à obtenir gain de cause.

Noyaux d’olives producteurs d’énergie

Etant très peu scientifique et technologique,  je m’étonne toujours de l’imagination des chercheurs. Par hasard, j’ai découvert au cœur de la Galilée dans la zone de haute technologie de Misgav,  quatre israéliens qui travaillent depuis 2004 sur un projet  surréaliste.

L’objectif  de Genova – la start up créée pour mener à bien le projet – est de mettre au point une technologie qui utilisera les noyaux d’olives pour créer de l’énergie. Le noyau de l’olive contient en effet de  la biomasse, des matières organiques pouvant devenir des sources d’énergie. Le problème était de récupérer cette énergie.

Les déchets organiques contenus dans le noyau de l’olive sont en  général détruits ou brûlés dans des décharges. Or cette transformation du noyau d’olive produit du méthane, un gaz qui a un effet de serre et qui contribue au  réchauffement climatique. Ce méthane, s’il est récupéré et exploité correctement peut devenir une source d’énergie. La technologie innovante de Genova, permet donc de créer de l’énergie à partir de la biomasse issue des presses d’olive.  

 

L’huile d’olive naît au Moyen Orient connaitra t-elle un destin révolutionnaire. Le projet n’est pour l’instant qu’au stade expérimental, mais des ”rêveurs milliardaires” ont déjà injecté quelques millions de dollars et le Red Herring a sélectionné la technologie de Genova comme l’une des 100 découvertes les plus prometteuses de ces dernières années.

 

Olives et archéologie

 

La région était à l’époque talmudique un grand centre agricole. Ce pressoir, datant du 3ème ou du 4ème siècle est un complexe « impressionnant et unique » de production d’huile, disent les archéologues. Bien que détruit par un énorme incendie il y a environ 1400 ans, des détails du pressoir sont restés intacts. On peut voir notamment deux énormes réservoirs à huile avec une capacité d’environ 20 000 litres, tous deux pavés de mosaïques colorées.