Opéra en Galilée

 

 

 

 

“L’économique et la musique se marient parfaitement” explique Muriel Haïm, l’initiatrice des Journées de Galilée. “L’économie, la technologie, tout comme la musique dépassent les frontières et contribuent à l’amélioration de la qualité de la vie des citoyens du monde”.

Dans cet esprit, la Galilée accueille cette semaine les Journées internationales de Galilée, des rencontres économiques  et un festival d’Opéra Baroque.

Dans la cour de la forteresse des Croisés de la vieille ville d’Acre, l’ensemble des Talents Lyriques, dirigé par le chef d’orchestre français Christophe Rousset présentera trois grands classiques : Actéon (1684) de Charpentier, Didon et Enée (1689) d’Henry Purcell et Alcina (1728) d’Haendel. Pour Alcina, la magicienne qui envoute les hommes, l’artiste et vidéaste américaine Naomie Kremer a créé le spectacle vidéo qui sera projeté sur la forteresse.

Quelques heures auparavant, à Zirkhon Yaakov et au Technion de Haifa, les participants se réuniront sur  le thème ambitieux de ” La Technologie change le Monde et le Moyen-Orient” et lanceront le premier Cercle International d’économistes.

Avant de s’occuper de musique et d’économie, Muriel Haïm a déjà été l’architecte de beaux projets. Elle a participé à la création de Beit Ham, la maison qui à Jérusalem accueille quotidiennement des enfants après l’école et lutte ainsi contre la délinquance.

Et surtout en tant que médecin, elle dirige l’association Un cœur pour la paix, qui avec le professeur Jean-Jacques Rein, a sauvé dans les hôpitaux israéliens, plusieurs centaines d’enfant palestiniens atteints de malformations cardiaques.

Un cœur pour la paix, tout comme les journées de Galilée, des micro-projets d’espoir dans un Moyen Orient à feu et à sang.

 

Prénom Nom; Nom

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Le musicien juif

Ce second album de ce chanteur de talent de 26 ans, s’inscrit dans le courant de la chanson israélienne de ces dernières années.

Ety Ankri, l’ancienne déesse de la soul music qui récite les poèmes liturgiques de Yehouda haLevy ; Shuly Rand, en complet sombre qui déclame Eicha et les textes des Lamentations sous les feux de l’amphithéâtre de Césarée  ; Amir Benayoun, casquette et barbe noires qui roucoule les intonations vibrantes de l’hébreu ; Shiri Maimon, la vedette mainstream, qui accompagne Shimon Bouskila dans le dialecte judéo-marocain si peu estimé par les élites des débuts ; Idan Raichel qui chante les Psaumes de David ; Koby Oz, le chantre de la musique pop qui compose Mon Dieu, et Elohai devient le tube d’un été.

Comme eux, Ishaï Ribo est rebelle à une culture unique, à un pays sans tradition, à une chanson chansonnette, aux textes faciles et aux images d’Epinal, opposé aussi à une tradition déshumanisée et aux coercitions. Ces chanteurs créent la nouvelle chanson d’Israël.

Phénomène à l’échelle planétaire, le réveil religieux a, en Israël sa propre causalité.  Les fondateurs de l’Etat hébreu avaient choisi la laïcité. Les sépharades, les traditionnalistes, les immigrants, les habitants de la périphérie, les jeunes — et à chacun ses raisons — ne se sont pas reconnus pas dans la culture dirigeante socialiste, rationnelle à outrance, séculière et laïque. Il fallait tout prendre ou tout laisser. Ils ont tout laissé. Ils sont devenus le second Israël.  La progression de la droite, motivée par les craintes sécuritaires, a également trouvé ses racines dans ces exclusions culturelles.

Ce mouvement de protestation des nouvelles générations s’exprime aussi par un retour aux sources juives. Sensible dans toutes les strates de la société, cet intérêt pour le judaïsme a commencé dans les salles de concert. Chanteurs, compositeurs, interprètes, ils cherchent des attaches et des amarres. En quête d’ancrages pour demain, il raccommode les déchirures du passé. Hésitant entre modernité et tradition, séculier et religieux, démocratie et royauté divine, Occident et Orient, rationnel et mystique, comme un funambule sur une corde raide le musicien juif avance à pas prudents, cherche une nouvelle identité et prend l’auditoire aux tripes.

Le musicien juif a entraîné son public dans son périple.

 

Brassens en terre d’Israël

AFFICHE DECEMBRE 2015 - JANVIER 2016 .

Moments de poésie, d’histoire, de drôlerie et d’intelligence ; un voyage imaginaire dans l’univers poétique, philosophique, et politique de Georges Brassens.  Isaac Attia chante  Brassens à Jérusalem et à Tel-Aviv.

Docteur en lettres et historien, immigré en Israël en 1996 Isaac Attia à surtout une passion : la musique, la chanson, Brassens qu’il veut partager. Ce choix symbolise un autre Israël. Il y a une trentaine d’années, venir vivre en Israël et chanter en français était inconcevable. Surtout se fondre dans la culture locale, oublier ses racines culturelles, chanter en hébreu ou ne plus chanter du tout.

En 2016, comme Tazazo qui chante les très belles mélodies d’Ethiopie, comme Rita qui a intégré dans son répertoire les chansons perses de son enfance, comme Déborah Benasouli  qui interprète avec succès Barbara, Isaac Attia revendique, le droit à une identité pluriculturelle. Vivre et vibrer en Israël, en hébreu, en yiddish, en ladino, en amaharic, en russe, en français…

Le public est pour l’heure essentiellement francophone, mais cette présence culturelle affirmée tentera bientôt le tout Israël. Des chanteurs de talent, immigrants, chantant des grands chanteurs français déjà très connus ici,  ont en Israël, un public prêt à être conquis.

Et juste pour la petite histoire, Brassens était un ami d’Israël. Il a même raconté un jour comment il avait eu les larmes aux yeux lorsqu’il avait entendu pour la première fois, Rika Zaraï chanter ses chansons en hébreu, chansons traduites en hébreu par Naomie Shemer et aussi par Yossi Banaï.

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Samedi 26 décembre et 2 janvier – 20.30 Théâtre Khan Jérusalem – Réservations 02-6303600

Mercredi 6 janvier – 20.30 Susan Dalal Tel Aviv – – Réservations 054-5607721

 

Amir Benayoun chante Menahem Begin

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Je vous parlais hier de Menahem Begin au théâtre pour  un superbe monologue racontant le leader politique, le nationaliste et l’homme. Toujours à l’occasion des cent ans de la naissance de Begin, c’est cette fois Amir Benayoun qui continue à surprendre en révélant sa nouvelle chanson –  “Avec humilité et fierté” –  écrite à partir du célèbre discours que Menahem Begin a prononcé lors de la cérémonie du Prix Nobel de la Paix, en 1978, après la signature du traité de paix israélo-égyptien.

” Ici, en Israël, Terre de Sion, je me tiens devant vous avec humilité et fierté, Juif qui veut aimer, qui veut rêver…. la recherche de la vérité, de la paix, la sainteté de la vie, la douce victoire de la justice, la réalisation du rêve éternel de tous les jours. “Menahem Begin 1978 chanté par Benayoun 2013.

La chanson fait depuis ce matin le buzz sur les radios israéliennes.

 

Julien Clerc à l’Opéra de Tel-Aviv

 

Julien Clerc était cette semaine à l’Opéra national de Tel-Aviv. Pour l’heure, la seule vidéo de ce concert sur You Tube, signée de “Brunop4” n’est pas d’une qualité parfaite. J’ai tout de même choisi de la mettre en ligne. Pour trois raisons:

1 – D’abord la chanson de Clerc est très belle et surtout le chanteur français est accompagné par les quarante musiciens de l’orchestre symphonique d’Israël
2 – Ensuite, parcequ’à la fin de l’enregistrement, on voit nettement la salle qui tout au long de la chanson a accompagné Clerc, debout, enthousiaste, engouée. Israël, melting pot, mais les Israéliens francophones n’oublient pas les amours et les notes de musique de leur passé. Le phénomène est encore plus marqué chez les Israéliens d’origine russe.
3 – Et aussi. Julien Clerc a résisté aux appels au boycott.

 

Shimon Pérès fête 90 ans avec copains et copines

Des festivités des 90 ans de Shimon Pérès, émouvantes, (90 ans  c’est tout de même un évènement pour Pérès et pour Israël ) très mondiales ( Klinton, Blair, Barbara Streisand, Robert De Niro, Sharon Stone ) très israéliennes ( Shlomo Artzi, Eyal Golan, des enfants, une jolie soldate en blanc, la tikva…) drôles ( la comique Adi Askénazi: “Shimon Habibi bouge toi un peu, il faut préparer l’avenir…” même humour noir et amical ( Bill Klinton: Shimon j’espère que tu seras là pour mes 90 ans, et je compte sur toi pour un discours le jour de mes funérailles… )et un peu mégalomane ( les trois chaines de TV, les deux grandes radios en direct, le coût de la soirée, 11 millions de shekels ),  j’ai choisi la vidéo très sympathique réalisée avec les amis d’enfance et  anciens collègues du Président, des personnes de son âge donc, qui chantent une de ses phrases célèbres “ 90 ans, cela ne suffit pas.”

 

Had Gadia en ladino

Had Gadia est une des plus célèbres chansons de Pessah. Chantée à la fin du repas du seder, cette chanson symbolique mélange d’araméen et d’hébreu a fait l’objet de nombreuses  exégèses.

La plus connue, le Had Gadia, l’agneau, serait le peuple juif face aux nations qui tentaient de le chasser  de sa terre. L’Assyrie serait le chat, la Babylone, le chien,  la Perse, le baton, la Macédoine, le feu, le monde chrétien et Rome, l’eau et les Turcs serait l’ange de la mort. Et la fin de l’histoire, le peuple juif sauvé par Dieu. Une des plus belles interprétations de Had Gadia, est à mon avis celle de Shomi Shabbat, Had Gadia en ladino, en fait une adaption d’une chanson en italien, basée sur Had Gadia. Mais dommage, très court. Shabbat n’a en fait enregistré que deux couplets, dans le cadre d’une publicité qu’il préparait pour un opérateur de la téléphonie mobile.

Qu’importe, Une minute et trente secondes de plaisir, pour vous, ami d’En direct de Jérusalem, en cette veille de la Pâques juive 2013.

 

Le projet de Revivo

 

  • Début de l’année 2012
  • Un musicien Raviv Ben Menahem de son surnom Revivo
  • Son frère et son copain, l’un employé de la municipalité de Ramat Gan et l’autre technicien
  • En fumant du narguilé, ils chantent pour le plaisir  les grands tubes de la musique orientale des années 70 et 80
  • Des réunions de copains pour chanter et danser, des “raphlot” comme au temps des débuts de l’immigration d’Afrique du Nord
  • Un  ami filme une de ses soirées, pour montrer aux copains…
  • En quelques semaines, 4 millions!!! de visionnages sur You Tube
  • Un album classé album d’or et des ventes de 30.000 exemplaires en moins d’un mois
  • Des spectacles pour une centaine de personnes
  • Puis cinq cent, puis mille, deux mille
  • Et des représentations à guichets fermés
  • Israël retrouve la musique orientale, pure et dure
  • “Le projet de Revivo” est né

 

Si vous aimez l’oriental, Si vous voulez voir un des phénoménes de la musique israélienne de ces derniers mois. Si vous voulez comprendre la société israélienne de la périphérie. Voici le clip…

 

Yaffa Yarkoni a tiré sa dernière révérence

L’icône de la chanson israélienne n’aimait pas le surnom qui lui avait été donné, “la chanteuse des guerres”. Si c’est pour raconter que j’ai chanté au milieu des champs de bataille, côte à côte avec nos soldats, que je me précipitais sur le téléphone pour transmettre des messages à leurs parents (c’était bien avant le temps des Iphone et des Ipad, c’est moi qui commente évidemment), que je me rendais dans les hôpitaux lorsque l’un d’entre eux avait été blessé, je veux bien que l’on m’appelle ainsi, mais je n’aime pas la guerre, je veux la paix. Quelques années plus tard,  ”la chanteuse des guerres”  créait  le scandale , en critiquant avec virulence, “l’attitude des soldats” lors d’une des grandes opérations de Tsahal. Mais ces prises de positions politiques, avaient été vite oubliées, vite pardonnées. Comment aurait il pu en être autrement, pour celle qui sans peur et avec affront, chantait Babel Oued sous le feu de l’armée égyptienne en 1967, chantait main dans la main avec les soldats de Givati en 1948, et avec les petits enfants de ces soldats eux mêmes devenus soldats dans la Guerre du Liban de 1981.

En m’offrant Babel Oued, avait elle raconté, Haim Gouri, ( qui avait écrit les paroles de ce grand poème sur la porte d’entrée vers Jérusalem, aujourd’hui en hébreu, Shaar Hagay pour raconter la guerre d’Indépendance)  a fait de moi la chanteuse d’Israël.

Yaffa Yarkoni s’est éteinte ce lundi 1 janvier 2012, à l’âge de 86 ans. Depuis quelques trois ans, elle souffrait de la maladie d’Alzheimer. Dans une maison, entourée d’autres malades, la grande dame de la chanson israélienne, ne chantait plus, les mélodies aussi avaient échappé à sa mémoire et seulement parfois, le regard dans le vague elle tapotait de son doigt sur la table, sans que personne ne sache si ce mouvement anodin de la main était le  fil conducteur vers les musiques et la voix somptueuse de la chanteuse adulée 1. Tragédie d’une maladie encore sans espoir de guérison.

J’ai choisi deux moments de cette  grande carrière.  Les débuts et la fin. Deux moments de l’histoire d’Israël pleins de force, de tendresse aussi.

Yaffa Yarkoni dans un de ces premiers concerts en France en 1967

 Yaffa Yarkoni en 2002, dans un moment intimiste, une des ces dernières apparitions publiques enregistrant une nouvelle version d’un de ces grands succès, Kol hayonim 

1 Selon le témoignage de sa fille, raconté il y a quelques mois.

Ehud Banai et le Rav Frouman

Ehud Banai s’est rendu à Tékoa, en Judée, pour chanter avec le Rav Frouman. Le rabbin “rêveur”, pour qui le conflit israélo-palestinien, par essence religieux  doit se régler entre hommes de Dieu, entre rabbins et imams, souffre d’un cancer de l’intestin. La maladie, le corps qui ne répond plus, le bout du chemin, mais Frouman et son ami Banai, savent au-delà de la souffrance créer la magie. Cinq heures rares. Le célèbre chanteur compositeur, dans une yéshiva, avec sa guitare, ses amis, les amis et élèves de son ami rabbin pour une nuit de poésie, de prières, de cantiques, de chants, de danses et de musique.