La phrase de la semaine

Dans une actualité où il est difficile de différencier le futile de l’essentiel, l’authentique du chimérique, j’ai choisi une petite phrase de Benny Gantz, ancien chef d’Etat-major de Tsahal.

Gantz  a pris la parole, à Raanana, lors d’une soirée de souvenir pour les trois adolescents enlevés et assassinés, il y a un an. Il se souvient de l’unité de tout Israël d’alors. Il se rappelle aussi la guerre de cet été à Gaza :

Je me suis rendu dans chacune des maisons des 67 soldats tombés, des cinq civils tués et des trois adolescents. Et tout différencie la villa somptueuse de Savion et la baraque du village bédouin du Néguev. J’ai rencontré un peuple profondément différent et tout à la fois intimement uni. Notre force c’est notre union. C’est aussi nos différences.  Pour faire face aux défis sécuritaires gigantesques, nous devons apprendre à être uni dans la différence. Cette dualité exige des efforts, du travail, un investissement de chacun d’entre nous. Nous ne pouvons plus demander à l’autre de nous ressembler. C’est le vrai combat d’Israël. Unis dans la différence sera le secret de notre pérennité. “ Benny Gantz

 

Yom Hashoah, les chiffres de la honte

 

189.000 survivants de la Shoah vivent aujourd’hui en Israël. Deux tiers sont des femmes. L’âge moyen des rescapés est de 83.3 ans. 13 % ont plus de 90 ans. Chaque jour, 40 d’entre eux  décèdent.

Ces rescapés sont pauvres et seuls : un quart vit sous le seuil de la pauvreté avec un revenu mensuel de 3000 shekels, moins de 750 euros. 30 % ont renoncé plusieurs fois à acheter des vivres et 25 % des médicaments.  27 % ont souffert du froid  cet hiver. 45 % disent souffrir de solitude, reçoivent des visites épisodiques de leur famille ou n’ont pas de famille. 36 % vivent seuls, sans aide aucune. (Ces chiffres publiés aujourd’hui par le Fond d’aide aux rescapés de la Shoah montrent une aggravation inquiétante de la situation comparée à l’année dernière)

Comme chaque année, une semaine avant le jour du souvenir pour les soldats et les festivités de l’Indépendance, Israël se souvient de l’innommable. Mercredi soir débutera le Yom Hashoah. Pendant 24 heures, des cérémonies, des minutes de silence, et des discours poignants. Mais pourquoi, les  ministres des finances, de Shalom à Lapid en passant par Chetrit, Olmert, Peres et Netanyaou n’ont-ils pas trouvé une solution à cette situation intolérable ? Pourquoi ceux qui ont échappé à l’enfer doivent-ils aujourd’hui souffrir de froid ?

La pauvreté en Israël est toujours  inacceptable. Mais lorsqu’elle touche à des rescapés de la Shoah, elle est une ignominie et une abjection.

Quant se lèvera-t-il un homme politique, ou une personnalité juive de Diaspora pour dire :  nous ne voulons plus d’une telle immoralité dans l’Etat juif ?

 

Législatives 2015, les gagnants et les perdants

 

 

Une fois n’est pas coutume. Du politique dans notre Blog avec mon  bilan  des législatives 2015 .

 

Les gagnants

  • Benjamin Netanyaou. Sans conteste, Netanyaou bien plus que le Likoud est le gagnant de ces élections. Ata Kosem ( tu es  magicien ) scandaient ses supporters.  Prestidigitateur car génie du petit écran et leader du monde dans l’art de manipuler les médias et les foules. En quelques jours, Netanyaou a renversé la tendance, remobilisé son public, séduit, convaincu. C’est un fait.
  • La peur. Le vieil argument de la peur, de la panique, de la phobie existentielle et de plus dans un Moyen-Orient  à feu et à sang, ça marche.
  • La droite israélienne. C’est la droite classique, beginiste, libérale, le Likoud du centre droit qui a pris le pouvoir. Pas l’extrême droite : la droite du Foyer Juif, la droite du Likoud (Moshé Feiglin)  et surtout l’aile de l’extrême droite  de Yahad-Eli Ishai ne seront pas représentés dans le vingtième parlement d’Israël.
  • Les arabes israéliens, désormais troisième parti du pays
  • Le peuple juif qui depuis soixante ans choisit librement ces leaders après deux millénaires d’exil
  • Une opportunité d’un changement social.  Cahlon, Lapid, Miri Reguev et autres, la révolte sociale de l’été 2011 est intrinsèque aux résultats des élections 2015. Même l’ultra capitaliste qu’est Netanyaou ne pourra pas l’ignorer.
  • Une opportunité d’un arrangement de paix. Begin et Sharon vous rappelez vous ?

Les perdants

  • La gauche . Israël est à droite. La gauche, en majorité laïque et ashkénaze n’a pas trouvé les mots, le langage pour convaincre le public de droite, en majorité traditionnaliste et sépharade. Peut-être faudra-t-il  revenir au schéma Rabin, un général travailliste pour convaincre?
  • Le Foyer Juif de Bennet.
  • Les relations Israël-Etats-Unis
  • Barak Obama 
  • La presse.  Reconnaissons-le. même si c’est pour nous journalistes, quelque peu difficile. L’influence de la presse a des limites, ou pire encore n’influence en rien ou encore pire a un effet boomerang. Les bouteilles de Sarah, les meubles de jardin de Bibi , les éditoriaux torrentueux du Ynet et du Haaretz, les désirs avoués de Noni Moses de voir Herzog s’installer à la rue Balfour, les allusions quotidiennes contre Bibi de la Channel Two, le ras le bol de la majorité des journalistes face au règne Netanyaou ont créé l’effet contraire et amené les indécis à penser trop c’est trop et à voter Netanyaou.
  • Les instituts de sondage  qui se sont tout simplement trompés et en grand, y compris dans les fourchettes. De plus, les sondages ont joué un rôle qui n’est pas le leur. En donnant  l’avantage aux Travaillistes,  (à tort),  ils ont contribué à la ruée vers Netanyaou
  • Une opportunité d’un changement social.
  • Une opportunité d’un arrangement de paix.
  • (Cette répétition n’est pas une erreur. L‘avenir dira dans quelle catégorie gagnant ou  perdant seront classées ces deux opportunités cruciales pour Israël de demain)

 

Bibi Boom, je forme un gouvernement en Israël

 

Depuis quelques heures, le jeu internet préféré des Israéliens c’est former un gouvernement en Israël. Au temps du digital, pourquoi laissez le Premier ministre se débrouiller tout seul !

Il y a au moins une dizaine de sites  qui ont été créés.  Celui- ci est le plus smart, à mon avis. Nous le devons à NRG. Il permet de former une coalition, de savoir aussi la répartition hommes-femmes que vous avez choisie, le niveau de religion des députés, de savoir s’ils sont juifs ou arabes, sépharades ou ashkénazes, habitant de Jérusalem, du Sud ou du Nord. Et même de comparer votre coalition avec celle du Parlement sortant.

C’est certes en hébreu, mais très imagé.

Bonne chance !

http://www.nrg.co.il/online/elections2015_coalition.html

( La caricature Bibi Boom est du très bon journal d’opinion The 7 eye )

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Vive Bamba

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Le New England Journal Of Medicine publie cette semaine les résultats d’une étude très attendue sur l’allergie aux arachides.

Israël connait le taux le plus bas d’allergie  aux arachides. Les chercheurs britanniques sont catégoriques. La raison, le célèbre Bamba. Cette confiserie aux cacahuètes, que chaque bébé israélien déguste dès l’âge de quelques mois. Bamba c’est d’ailleurs aussi le premier mot prononcé, souvient bien avant Aba et Ima, Papa et Maman.

Les nourrissons qui ont goûté aux cacahuètes dès leur plus jeune âge ont 81 % de risques en moins de ne pas les tolérer en grandissant écrit le Dr Gideon Lack du King’s College à Londres. Depuis longtemps, les nutritionistes israéliens affirmaient le bienfait du bamba. Aujourd’hui, une enquête officielle le montre. Et c’est toute l’ approche de prévention des allergies alimentaires qui pourrait être révolutionner.

En résumé pour lutter contre l’allergie aux arachides, il faut consommer de l’arachide

 Vive Bamba

Sarah Netanyaou et Mical Herzog

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Le journal AT – littéralement, TOI, un peut l’équivalent de ELLE a décidé de publier cette semaine un magazine très particulier.

Le premier mars prochain, le magazine sera distribué avec deux unes au choix.  Sur la première, Sarah Netanyaou. Sur  la seconde Mical Herzog. Toutes deux candidates, au poste de première dame d’Israël. Chaque lectrice pourra choisir la une de son magazine

Jusque là, une initiative originale. Où les choses deviennent beaucoup plus politique ou de mauvais goût. Comme on le sait, toutes les photos des magazines, et surtout des magazines de femmes passent au Photoshop. Le programme de génie qui amincit, galbe, ôte les rides etc.

Comme par hasard, les réseaux sociaux israéliens se partagent par milliers depuis quelques heures, les photos de Sarah Netanyaou avant le passage sur Photoshop. Une fuite qui n’est pas de notre ressort, dit la rédaction de AT.  Les photos avant Photoshop de Mical Herzog elles n’ont pas fait l’objet de fuites.

Et de nouveau, des femmes de toutes tendances politiques confondues lancent une pétition, la même depuis des années : Attaquez le leader, laissez la femme tranquille…

Quoiqu’il en soit, pour mes lecteurs du Blog en avant première, les deux unes du magazine AT à paraître dans quelques jours dans les kiosques en Israël.

 

Je suis Charlie – Je suis Israël

je suis israel en direct de jerusalem

 

Comme malheureusement prémonitoire, ce post a été écrit après l’attentat à Charlie Hebdo et quelques heures avant l’attentat à l’hyper cacher de Vincennes.

Lorsque les Islamistes tourneront de nouveau leur haine contre le peuple hébreu, est-ce que les foules descendront dans la rue, est-ce que la presse française et internationale  brandira à la une de leur média.

” Je suis Israël”  ou “Je suis Juif.”

Pour la France et les citoyens du monde éclairé il y a terrorisme et terrorisme: Nous la France et Vous Israël, Nous l’Occident et Vous le Moyen-Orient, Nous contre Daesh; Vous contre le Hamass; Nous face à la tuerie à Charlie Hebdo; vous et les roquettes contre Ashkelon. Il y a sang et sang, combat et combat, terrorisme et terrorisme.

Ce mercredi 7 janvier 2015 a prouvé le contraire.je suis juif en direct de jerusalem

Merci à Zeldi pour le design du logo pour En direct de Jerusalem.

 

This place

Stephen Shore, Sud de Safed
Stephen Shore, Sud de Safed
Joseph Koudelka
Joseph Koudelka

 

Frederic Brenner
Frederic Brenner

 

 

Un autre regard sur Israël. Sans apriori. Détaché des préjugés idéologiques et des clichés. Des opinions partisanes. Et aussi un regard très poétique

Cette exposition de photos itinérante est signée du photographe français Frédéric Brenner qui a demandé à douze grands photographes du monde de venir voir Israël. Aucun n’est israélien. Aucun n’est palestinien.

Après Edout Mekomit, Témoignage local, l’exposition de photographes israéliens dont j’avais parlée il y a quelques jours, cette fois Israël vue de l’extérieur.

Mes trois photos préférées mais le choix a été difficile.

Le lien à ne pas manquer…

http://this-place.org/

 

Edout mekomit

La  fiancée du soldat Tal Algranati tué dans la guerre à Gaza, lors de l'enterrement Photo Yuval Hen Yedihot
La fiancée du soldat Tal Algranati tué dans la guerre à Gaza, lors de l’enterrement
Photo Yuval Hen Yedihot
Le mariage Photo Ronen Zvoulon
Le mariage
Photo Ronen Zvoulon
La guerre à Gaza Photo Nir Elias
La guerre à Gaza
Photo Nir Elias

La double exposition de photos, World Press Photo et Edout Mekomit (Témoignage local) s’est ouverte cette semaine comme chaque année au Musée Eretz Israël à Tel Aviv.

Edout Mekomit est la version israélienne du célèbre World Press Photo.

Regards de journalistes sur douze mois d’actualité.

Ou Israël et ses contrastes à travers le regard de la caméra.

 

Pourim à Mea Shearim  Photo Olivier Fitoussi

Pourim à Mea Shearim
Photo Olivier Fitoussi

 

Itshak Herzog; candidat au poste de Premier ministre vu par Yanai Yahiel

 Itshak Herzog; candidat au poste de Premier ministre vu par Yanai Yahiel

Soldates
Photo Mical Fatel

Soldates  Photo Mical Fatel
Source d'eau au dessus de Guivaat Zeev Photo Tali Mayer

Source d’eau au dessus de Guivaat Zeev Photo Tali Mayer

 

Arsim et Frechot, les nouvelles élites d’Israël

 

 Arsim et Frechot, les nouvelle élites d’Israël  est l’évènement médiatique de ces dernières semaines en Israël.  Diffusée en prime time sur la chaine 8, cette  série documentaire provoque des réactions en chaine, plus de dix articles dans le journal Haaretz, la une du puissant supplément de shabbat du Yedihot et des reportages dans toutes les chaines concurrentes.

Le réalisateur  Ron Cahlili a choisi deux termes provocateurs pour décrire les Israéliens qui selon lui, donnent désormais le ton et représentent les élites de demain

Arsim et Frechot  ערסים ופרחות sont deux termes argotiques, très connus en Israël. Le premier en traduction littérale désigne un proxénète, pimps en anglais  et dans le langage quotidien israélien ars, arsim est un homme vulgaire, juvénile, superficiel, le plus souvent sépharade mais pas seulement… Frecha, au singulier, frechot au pluriel  bimbos en anglais, décrit une femme provocante, aguicheuse, souvent fausse blonde. tout aussi vulgaire et superficiel que son compagnon masculin.

Cahlili qui depuis des années travaille sur la nouvelle identité sépharade, montre que sous ces deux termes violents , se cachent en fait toute une nouvelle culture qui a ses lois, sa profondeur, une authenticité et qui de plus a pris le contrôle de plusieurs secteurs de la société israélienne: la musique, la télévision, la vie people etc. Pour Cahlili, il faut dépasser le premier regard, comprendre la vulgarité apparente comme n’étant que relative face à un monde occidental qui continue à dominer Israël.

Pour mes lecteurs, un très bon lien Youtube, qui met les uns à la suite des autres, les moment les plus forts de cette série documentaire.