Israël – Portraits de femmes : Hanin Zoabi

Hanin Zoabi est palestinienne, arabe, citoyenne israélienne, députée et bête noire de la grande majorité des Israéliens.  Membre du Balad, le parti arabe nationaliste et laïc, elle côtoie la direction du Hamas, soutient l’Iran et justifie les attaques contre Israël. Célèbre depuis l’affaire de la flottille Marmara, elle est parmi les personnalités politiques les plus honnies de beaucoup d’Israéliens.

« J’ai le talent des activistes politiques : oratrice impétueuse, caractère bien trempé, coléreuse, audacieuse, passionaria et patiente. Entre le despotisme islamique, la misogynie arabe et l’occupation israélienne, j’ai pour mission de défendre les droits de mon peuple. Je n’ai qu’une peur, une seule : la faiblesse de l’homme. »

De taille moyenne, menue, vêtue d’une veste stricte et d’un pantalon cintré, portant des lunettes rondes sur un visage pâle encadré de cheveux noirs coupés au carré, Hanin Zoabi a du charme. Elle a obtenu avec mention ses diplômes en psychologie, philosophie et communication dans les universités de Haïfa et de Jérusalem. Native de Nazareth, elle a grandi dans le fief de l’aristocratie arabe, la grande hamoula des Zouabi. Ses oncles étaient des dignitaires du Royaume hachémite. Ils étaient aussi les alliés d’Israël : ils ont été maire de Nazareth, député, vice-ministre de la Santé, juge à la Cour suprême. L’un deux a même servi dans la Haganah; un autre a épousé une Juive.

« Les Arabes des Juifs. Gentils et dociles. Frottés à l’establishment israélien. Des naïfs. Comme les dirigeants palestiniens d’aujourd’hui. L’ancienne génération. Celle des passe-droits, du bon voisinage, de la coexistence d’intérêts. Les Palestiniens réprimés et conquis. Ils ont baissé la tête et se sont recroquevillés dans l’ombre. J’ai choisi un autre chemin. Je représente la génération des fiers ».

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C’était la fin de l’année à l’école primaire. Elle participait au concours de la meilleure rédaction. Les élèves juifs écrivaient en hébreu, les élèves arabes en arabe. Elle a gagné le concours.

« J’avais dix, onze ans. On m’a amenée à Jérusalem recevoir le prix des mains du président de l’État. Derrière moi flottait le drapeau bleu et blanc d’Israël. Je l’ai regardé et un sentiment étrange m’a assaillie. Ce n’était pas mon drapeau. J’aurais pu plonger dans l’amertume. J’ai choisi la lutte ».

La réalité a initié Hanin Zoabi à la chose politique. Son mentor est Azim Bashara, le fondateur de Balad, aujourd’hui réfugié dans les Émirats arabes et accusé par Israël d’espionnage au profit du Hézbolah. Elle a été attirée par ses convictions. Il a été séduit. Elle est son héritière.

« Je suis un contre-sens. Un paradoxe. Le contraire de l’archétype de l’Arabe musulmane. Une femme d’un peu plus de quarante ans non mariée, sans enfants, vivant chez ses parents et devenue l’icône de la lutte nationale arabe ! Et je parle. Je crie. J’exhorte. Je provoque. J’ignore les principes rétrogrades, les codes tacites de la tribu, les regards suspicieux des miens et les reproches des intégristes. Avant de déranger les Juifs, je dérange l’homme arabe. Dans son amour propre ».

Le féminisme ?

« Le féminisme m’ennuie. Parce qu’il est une évidence. Lorsque ma mère amenait un verre d’eau à mon père, je m’insurgeais. J’avais à peine cinq ans. Les questions sur ma vie de femme sont inutiles. La lutte essentielle est une lutte nationale. Je lutte pour que cette terre, qui n’est pas une terre juive, redevienne une terre arabe. »

Le passé juif ? La Bible ? Jérusalem, la ville du roi David ? Le Temple de Jérusalem ? Safed, la ville des Sages ?

« Il y a un passé juif. Mais aujourd’hui, il faut deux pays. La Palestine aux Palestiniens. Et Israël, un État laïc pour les Juifs et les Arabes. »

Donc, la Palestine et la moitié d’Israël pour les Arabes, et la moitié d’Israël pour les Juifs. Un pays et demi pour les Arabes et un demi pays pour les Juifs ?

« Pour vivre en paix, il faut deux pays. Les Juifs ne veulent pas la paix. Nous voulons la paix. Le Hamas veut la paix. »

La chartre du Hamas ? Les roquettes contre Sederot ?

« Un peuple qui occupe la terre d’un autre peuple n’a pas le droit de vivre en paix. »

Hanin Zoabi révolte beaucoup d’Israéliens. Elle veut révolter.

«  Je déballe. Haut, fort, violemment. Je dérange et j’aime déranger. Je m’inscris dans la durée. Le chemin sera long. J’ai de la patience. »

Pour le court terme, un dialogue ?

« Il n’y a pas de dialogue possible. Israël doit d’abord disparaître en tant que pays juif. Nous vivons dans deux pays différents. Le pays des dominants. Le pays des exploités. Je n’ai rien à céder, car nous n’avons rien. La terre, le pouvoir, les moyens sont aux Juifs. Israël a immigré chez moi. Israël, c’est mon chez moi. Avant d’être chez vous. »

Pour le présent, une étincelle d’espoir ?

« Non. »

La démocratie, la liberté d’expression, la Knesset, la médecine, la haute technologie, le soleil, notre rencontre ?

«Je n’ai rien à dire de bien sur Israël. »

Hanin Zoabi, palestinienne et israélienne, députée, parle avec conviction. Sans doute aucun. Le message est dur, le refus total, irrévocable. L’abîme, immense.

Cet article a été publié pour la première fois, dans mon livre, “En direct d’Israël”, paru aux éditions Inpress.

3 Replies to “Israël – Portraits de femmes : Hanin Zoabi”

  1. aucune logique dans ses propos elle veut bien profiter des bienfaits d.israel mais veut surtout que ce pays disparaisse c.est la mentalite arabe comme celle d.ailleurs de certains juifs israeliens dit de gauche

  2. Vous lui trouvez du charme? Elle en a autant qu’une veuve noire.
    Elle est arabe, musulmane, citoyenne israélienne, députée, et donc payée avec nos impôts.Si elle veut être palestinienne, qu’elle aille habiter et travailler à Ramallah. Ce serait enfin une attitude honnête. Cette habitude de jouer sur les mots est insupportable. Elle révèle son vrai visage lorsqu’elle déclare: Israël doit d’abord disparaître en tant que pays juif! Son message n’est ni dur ni dérangeant, il est ouvertement raciste, ouvertement antisémite. Elle parle avec conviction? C’est sûr! Les nazis avaient aussi des convictions! On a déjà donné

  3. ELLE N’EST PAS UNE IMAGE DE LA FEMME ISRAELIENNE.L’ARTICLE EST TRES BIEN ECRIT,MAIS N’A FAIT QUE CONFIRMER QUE CETTE FEMME EST UN OUTRAGE A L’ETAT D’ISRAEL ET SURTOUT QUELQU’UN QUI N’APPORTE RIEN AU DEBAT.ELLE AURAIT DU DISPARAITRE DEPUIS LONGTEMPS DE LA SCENE POLITIQUE ET PUBLIQUE D’iSRAEL.ELLE EST MALFAISANTE ET TOTALEMENT INUTILE.FAIRE UN ARTICLE SUR ELLE EST LUI FAIRE TROP D’HONNEUR.

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